Les relations Franco-Marocaines dans une zone de turbulence
Par tatianaPublié le
Cette relation dite amicale qui unit la France et le Maroc depuis bien des années maintenant est éprouvée depuis la semaine dernière.
Deux plaintes déposées à Paris: l'une par l'Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture (ACAT) et l'autre par l'avocat d'un ancien champion de boxe, Zakaria Moumni contre le responsable du contre-espionnage marocain sont à l'origine du désaccord.
Profitant de la présence d’Abdellatif Hammouchi, responsable du contre-espionnage marocain en France, l'ACAT qui a déposé une plainte à Paris contre ce dernier pour "complicité de torture" a demandé à être entendu par les autorités judiciaires françaises. Indépendamment des accords qui unissent ces deux pays et sans passer par les canaux diplomatiques, ce sont sept policiers qui se rendront à la résidence de l'ambassadeur marocain en France le jeudi 20 février pour notifier à Abdellatif Hamouchi sa convocation par un juge d'instruction.
Cette irruption policière, loin d'être diplomatique, a suscité une vive réaction du royaume qui, après avoir rejeté les accusions, a convoqué l'ambassadeur de France à Rabat, dénonçant cet incident qualifié de "rare et inédit". Face à cette réaction, le Quai d'Orsay pour apaiser les tensions s'est engagé à faire toute la lumière sur cet "regrettable incident".
Mais, une autre imprévu jettera de l'huile sur le feu. Le dimanche 23 février, le Maroc désapprouvait des propos qu'aurait tenus Gérard Araud, l'ambassadeur de France aux Etats-Unis. Il aurait affirmé: "le Maroc est une maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on est pas particulièrement amoureux mais qu'on doit défendre". Le Quai d'Orsay, s'est empressé de démentir les faits mais cela n'a pas suffi à apaiser le porte-parole du gouvernement marocain Mustapha Khalfi qui a condamné dimanche soir ces "mots blessants et humiliants".
François Hollande, soucieux de la tournure prise par les événements a tenu à entrer en contact le lundi dernier avec le roi Mohamed VI pour clarifier les choses.
C'est sans surprise que le mercredi, 26 février le Maroc, par le biais de son ministère de la justice annonçait la suspension de "l'exécution de tous les accords de coopération judiciaires avec la France", il annonçait parallèlement le rappel du magistrat marocain à Paris.
Par ailleurs, une visite de Nicolas Hulot prévue pour la semaine prochaine au Maroc a été reportée.