Au Maroc, la vie broyée d’un vendeur de poisson victime de «hogra»
Par N.TPublié le
Le mot vaut son pesant d’indignité et allume souvent le feu de la colère… La «hogra» désigne l’acte d’abus de pouvoir lourd d’injustice et de mépris.
C’est celui qui a broyé la vie, de Mouhcine Fikri, vendeur de poissons d’une trentaine d’années, un vendredi d’automne à Al-Hoceima, dans la région frondeuse du Rif. Il a été happé par une benne à ordures en tentant de récupérer le produit de sa pêche, un espadon, espèce interdite en cette saison.
La scène d’horreur a éclaté au grand jour à travers les réseaux sociaux. Des milliers de Marocains ont scandé « le nord, l’est, le sud, l’ouest, nous sommes tous des Mouhcine ! »
Le makhzen (institutions royales) et les islamistes au pouvoir retiennent leur souffle, hantés par le spectre de la révolte dans une société minée par la corruption, les inégalités et les atteintes aux libertés.
Les vendeurs ambulants aussi peuvent entrer dans l’histoire.