Pollution aux hydrocarbures dans le sud de la France, sur la plaine de la Crau
Deux hectares de la plaine de la Crau dans les Bouches-du-Rhône ont été inondés de pétrole suite à la rupture d’un oléoduc qui assure l’approvisionnement des raffineries entre Fos-sur-Mer et Karlsruhe, en Allemagne.
Environ 4000 m2 de pétrole brut menacent désormais la réserve naturelle de Coussouls de Crau, à proximité de la ville d’Arles. Une véritable « catastrophe naturelle » selon la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno, rendue sur les lieux vendredi.
L’oléoduc est géré par Société du pipeline Sud-Européen (SPSE). C’est le garde de la réserve qui a donné l’alerte à la vue d’un « geyser de trois à quatre mètres », vers 7h30. L’intervention des équipes techniques de l’entreprise à permis de stopper rapidement la fuite. Un périmètre de sécurité a été délimité.
«Les risques essentiels par rapport à ce type d'incident sont écartés», assure l'entreprise. S'agissant de pétrole brut, il n'y a aucun risque d'inflammation du pétrole.
Mais selon le responsable de la réserve, la fuite n’est pas sans danger. Il craint «la destruction de l'écosystème avec un impact sur certaines espèces spécifiques à la réserve, notamment le criquet de Crau et le Ganga Cata», un oiseau que l'on ne trouve en France que dans la plaine de La Crau.
Une crainte que partage la secrétaire d’Etat à l’Ecologie «On est sur une réserve naturelle, un site qui abrite des espèces rares. Il faudra faire toute la lumière sur cette affaire et en tirer les conclusions, c'est l'exploitant qui est responsable», a-t-elle déclaré.
Les autorités locales sont par ailleurs très préoccupées par la proximité de la nappe phréatique. Les opérations de dépollution pourraient durer quelques mois.
Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Tarascon et confiée à la gendarmerie pour déterminer l'origine de la rupture de l'oléoduc.