France : rentrée scolaire dans la peur pour les familles sans papiers
La rentrée en France c’est aussi le retour de la peur de la traque policière et des expulsions chez les familles sans papiers. Les associations restent vigilantes et s’organisent en conséquence.
Le Réseau éducation sans frontières (RESF) s’est fait connaître l'an dernier à travers de nombreuses actions de protection et de médiatisation de cas d’expulsions de familles sans papiers dont les enfants sont scolarisés.
Le mot d’ordre est à nouveau à la mobilisation à travers tout le territoire. La politique du chiffre laissée en héritage par Brice Hortefeux à Eric Besson nouveau ministre de l’Immigration risque en effet de plonger de nouvelles familles dans le désespoir. Et ce dernier ne cache pas son intention d'en faire une application stricte.
Exemple: sur son site internet, RESF évoque le cas d’une famille arménienne arrêtée le 24 août au matin dans sa chambre d’hôtel et dont les enfants étaient sur le point de rentrer à l’école.
« Housseb et Liana devaient et doivent rentrer mercredi au CP et en CE1 : à l'école du Château Saint Lazare de Vernon. Ils y sont parfaitement intégrés, ils parlent français, ce sont des enfants comme les nôtres. Leur disparition serait un traumatisme pour eux-mêmes, évidemment, mais aussi pour tous les enfants de l’école, les parents et les enseignants. Des faits d’autant plus inacceptables qu’ils n’ont pas d’autre justification que la volonté du gouvernement d’annoncer un nombre record d’expulsion et celle des préfectures d’atteindre les objectifs qu’on leur a fixés quel qu’en soit le coût humain».
Arrivés en France en 2006, les parents ont été « déboutés du droit d’asile bien qu’ils soient Yézides, une minorité opprimée dans leur pays. Quand ils ont reçu une Obligation de Quitter le Territoire, ils n'ont pas compris », indique RESF.
Depuis le 24 août toute la famille est enfermés au centre de rétention de Oissel. Ce lieu "est un endroit adapté aux familles et si les enfants manquent la rentrée des classes en France, ils pourront la faire dans leur pays natal », a jugé le magistrat. Un jugement qui donne la juste mesure de la menace qui pèse sur ces familles