Tahar DJAOUT : Le printemps reviendra-t-il ?
Ce matin du 26 mai 1993, Tahar Djaout venait tout juste de monter dans sa voiture pour se rendre à son travail.
Des petits coups tambourinés sur la vitre. Il lève les yeux et reçoit deux balles dans la tête. A-t-il eu le temps d’apercevoir son (ou ses) assassin? Son coma a duré sept jours. Sept jours durant lesquels, dans le fol espoir d’une résistance et d’une survie miraculeuses, les Algériens ont retenu leur souffle.
En vain ! Le 2 Juin 1993, Djaout s’en est allé, définitivement ravi aux siens et à son pays, fauché à la fleur de l’âge. Il laisse aux Algériens un patrimoine précieux: ses livres. Mais, aussi, cette parole-postulat de la liberté adressée à la "famille qui avance" : «Le silence, c’est la mort. Et toi, si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors…Parle et meurs ! »
Une présentation de son roman le plus connu, Les Vigiles, le dernier publié avant sa mort , sera proposée dans ces pages.
Des articles suivront qui porteront sur ses autres romans, y compris son roman posthume, intitulé : Le dernier été de la Raison.
Cette modeste contribution s’attachera avant tout à faire entendre la voix et la parole de cet intellectuel algérien- insupportables à ses assassins - parce qu’elles clament son amour de la vérité, de la justice et de la liberté.
Rachida Derguini