Après la délivrance des 33 mineurs Chiliens, l’heure est à la recherche des responsabilités
Passée la liesse autour de cette magnifique opération de délivrance des 33 mineurs achevée jeudi 14 octobre, voici venue l’heure de la recherche des responsabilités. Après l’accident, les syndicats avaient dénoncé des manquements aux règles de sécurité, et surtout la réouverture de la mine en 2008, un an après sa fermeture à la suite d'un accident mortel, en 2007.
Au lendemain de l'éboulement, le gouvernement a ordonné une enquête autour de décision de réouverture de la mine.
La famille du mineur Raul Bustos a déposé plainte le 26 août pour "manquement au devoir" contre les gérants de la mine, le groupe San Esteban, et contre le Service national de géologie et des mines (Sernageomin), qui a autorisé la réouverture de la mine.
Les familles de vingt-neuf des trente-trois mineurs ont déposé le 30 septembre une demande d'indemnisation de 12 millions de dollars (8,5 millions d'euros).
Par ailleurs, la justice chilienne, saisie par le gouvernement, a prononcé le gel de tous les biens du groupe San Esteban, estimés à 9,7 millions de dollars (6,8 millions d'euros), en vue de couvrir le coût des secours.
Témoignage très attendu des mineurs
Le président chilien a lui-même annoncé le début de l'épisode suivant jeudi matin. "Nous l'avions dit le premier jour. Ceci ne va pas rester impuni, ceux qui ont des responsabilités devront les assumer", a déclaré Le président chilien Sebastian Piñera.
On attend enfin beaucoup du témoignage des mineurs délivrés. Leur avocat a d’ailleurs demandé qu’ils soient interrogés rapidement sur les conditions de sécurité. "Nous soutenons qu'il y a eu ici tentative de meurtre, car les preuves qui existent sont très graves. Elles démontrent un important laisser-aller chez les propriétaires de la mine, qui pouvaient et auraient dû se rendre compte que ces mineurs, en travaillant de cette façon, pouvaient mourir. La négligence et la témérité avec lesquelles ils ont agi est une des choses les plus terribles qu'il m'ait été donné de voir," a déclaré jeudi matin Edgardo Reinoso, dans les colonnes du quotidien chilien La Nacion
Source: lemonde.fr