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Premières élections pluralistes au Soudan depuis 24 ans

Les Soudanais élisent, d'ici mardi, le président et le parlement, les gouverneurs et les assemblées des Etats. Le président Omar Hassan al Bachir espère sortir renforcé du scrutin.

La crédibilité du scrutin est toutefois sérieusement entamée par le retrait des deux principaux partis hostiles au président sortant, qui accusent le pouvoir de fraudes massives.

Des files d'attente se sont formées dans la matinée à Khartoum. Le scrutin a été placé sous haute sécurité, avec le déploiement de 100.000 policiers dans la partie nord du pays pour protéger les bureaux de vote pendant les trois jours d'élection.

Selon Reuters, l'ouverture du scrutin a été retardée par endroits ou marquée par quelques incidents. Le président du Sud-Soudan, Salva Kiir, a dû patienter vingt minutes sous un arbre à Juba, la capitale de la région semi-autonome, avant l'ouverture des portes de son bureau de vote. Il a dû annuler son premier vote, ayant placé son bulletin dans la mauvaise urne.

Ces élections ont été plusieurs fois reportées. Un scrutin a bien eu lieu en 1996 mais un seul parti était représenté. Les élections de 2000 ont été boycottées par la plupart des partis d'opposition.

Tous les partis d'opposition sont d'accord pour dire que le parti du Congrès national de Bachir, au pouvoir depuis 21 ans, tente de truquer les différents scrutins mais ils n'ont pu se mettre d'accord sur une riposte concertée.

Malgré ces réserves, des observateurs de l'Union européenne et de la Fondation Carter superviseront le déroulement des opérations de vote mais l'UE a retiré les siens du Darfour, dans l'ouest du pays, où la guerre civile dure depuis sept ans.

Pour le cercle de réflexion International Crisis Group, la situation est si chaotique au Darfour, avec des millions de personnes déplacées qui ne sont pas inscrites sur les listes électorales, que le vote dans cette région, largement manipulé, pourrait assurer la victoire de Bachir au niveau national.

Les défenseurs soudanais des droits de l'homme dénoncent depuis plusieurs mois les manoeuvres des autorités destinées à fausser l'issue des différents votes. A commencer par un recensement truqué, selon eux, en 2008, un découpage électoral destiné à favoriser le parti au pouvoir et l'établissement de fausses listes électorales.

Ainsi, selon le collectif d'associations Tamam, plus de 1.900 membres des forces de sécurité sont inscrits sur les listes d'une petite île du Nil à Khartoum, alors que les effectifs du poste de police n'y dépassent pas cinq hommes.

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