Côte d’Ivoire : Gbagbo se place en légitime défense et joue son va-tout
Alassane Ouattara, reconnu président par la Communauté internationale, fixe à son rival Laurent Gbagbo un ultimatum pour quitter le pouvoir qui expire le 31 décembre à minuit heure locale. Le président sortant dénonce pour sa part une "tentative de coup d'Etat".
« Ne nous y trompons pas, il s'agit d'une tentative de coup d'Etat menée sous la bannière de la communauté internationale », a estimé vendredi Laurent Gbagbo dans un discours télévise à la veille du Nouvel An.
« Cette action est destinée à installer, par la force s'il le faut, à la tête de ce pays un homme que les Ivoiriens n'ont pas choisi dans les urnes », a-t-il ajouté.
« Je refuse la politique de la terre brûlée, nul n'a le droit d'appeler des armées étrangères pour envahir son pays. Je suis là où les Ivoiriens m'ont placé, nous n'allons pas céder », a-t-il martelé.
« Mon adversaire a été régulièrement battu », affirme-t-il non sans signaler que « les seuls résultats légaux sont ceux que le Conseil constitutionnel a proclamé ».
Qu’il ait ou non les moyens de se maintenir au pouvoir, le président sortant sème dans tous les cas le trouble dans la région et dans la communauté internationale. Laurent Gbagbo sait que les risques d’affrontements armés entre les deux camps et le pourrissement du conflit dans une guerre civile compliquent considérablement la situation.
Il ne désespère sûrement pas de tirer finalement avantage de cet imbroglio à hauts risques. En dénonçant une « tentative de coup d’Etat », celui que l’on surnomme le « boulanger », parce qu’il roule habituellement tout le monde dans la farine, se place en légitime défense et joue son va-tout.