La soudanaise Loubna en pantalon continue à défier l’obscurantisme
Poursuivie pour tenue indécente parce qu’elle portait un pantalon, la soudanaise Loubna Ahmed Hussein a engagé une partie de bras de fer avec les autorités judiciaires de son pays qui lui reprochent le port de ce vêtement, considéré comme indécent. Son procès qui devait avoir lieu mardi a été reporté. Elle pourrait être condamnée à recevoir 40 coups de fouets.Mais le combat de Loubna, dont le cas est devenu le symbole de la lutte des femmes au Soudan pour plus de liberté et de respect, ne manque pas de soutien. Des centaines de personnes l’ont accompagnée au tribunal, bravant la police et les tirs de gaz lacrymogènes.
« Non, je n'ai pas peur des coups de fouets. La flagellation ne fait pas si mal mais c'est une insulte. Une insulte pour l'humanité, pour les femmes, pour toutes les personnes qui demandent la liberté. C'est aussi une insulte pour mon pays et pour la religion car la religion respecte les êtres humains. Je veux que ce procès ait lieu parce que je veux changer la loi.», a-t-elle déclaré.
Le juge doit déterminer si elle bénéficie d'une immunité en raison de son emploi de journaliste à la mission de l'ONU au Soudan. Mais Loubna ne l’entend pas ainsi et pour éviter d’échapper à la flagellation en raison de son emploi, elle dit avoir déposer sa démission et ne portera que des pantalons en attendant son procès prévu pour le 7 septembre.
« Avant, je portais différents styles de vêtements. Des vêtements traditionnels soudanais, des robes et des pantalons mais depuis que la police m'a arrêtée je ne porte plus que des pantalons.» Loubna en pantalon continue ainsi à défier l'obscurantisme.