Algérie: le rappel par le Maroc de son ambassadeur à Alger est "injustifié"
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L'Algérie a déclaré jeudi qu’elle jugeait «injustifiée» la décision du Maroc de rappeler son ambassadeur à Alger. Ce rappel a été décidé en réponse à des observations formulées par le président Abdelaziz Bouteflika à propos du Sahara occidental annexé par le Maroc en 1975, annexion non reconnue par la communauté internationale.
"C’est une décision injustifiée, qui mène à une escalade malheureuse sur la base de motifs fallacieux, et préjudiciable à la souveraineté de l'Algérie", déclare un porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué transmis à l'AFP. Cependant, en dépit de ses protestations, Alger a déclaré qu’elle maintiendrait ses propres diplomates au Maroc.
A Rabat, on indiquait mercredi que cette décision faisait suite "à un nombre croissant d’actes provocateurs et hostiles de l’Algérie à l’égard du Royaume, notamment sur les divergences régionales sur le Sahara occidental."
Le Maroc se réfère en particulier à un discours prononcé lundi à Abuja par Bouteflika lors de la conférence africaine, de solidarité et de soutien à la lutte du peuple sahraou qui a donné lieu à la "Déclaration d’Abuja" (Nigéria) dans lequel il appelait à la mise en place d’un mécanisme de suivi contrôle des droits de l’homme au Sahara occidental, la jugeant « plus que jamais nécessaire » en raison des "violations systématiques des droits de l’homme qui avaient lieu au sein des territoires occupés dans le but de neutraliser le combat pacifique » du peuple sahraoui pour la liberté d’expression et d’association.
A Rabat, le ministre des Communications Mustapha Khelfi a déclaré aux journalistes que Bouteflika, en qualifiant le Maroc d’ "occupant", avait perdu tout sens de "neutralité".
Un rapport sur ces derniers développements devrait être présenté au Conseil de sécurité de l'ONU par l'envoyé spécial Christopher Ross, qui a par ailleurs visité la région ce mois-ci dans une énième tentative de faire pression pour une résolution pacifique de ce conflit.
Rabat propose de concéder une large autonomie tout en conservant sous sa souveraineté ce territoire riche en phosphate.
Proposition rejetée par le Front Polisario indépendantiste, basé dans la ville algérienne de Tindouf ouest et qui a combattu les troupes marocaines pendant une décennie et demi jusqu’au cessez-le feu négocié par l’ONU en 1991.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé le souhait que le litige "regrettable" entre les deux pays voisins soit "contenu ... et surmonté rapidement. "