Mohamed Bouklit (à gauche), lors de l'organisation du Tournoi Sans Frontières. (DR)

Mohamed Bouklit : « Nous devons construire ensemble le Montpellier de demain »

Président de l'Université Populaire Montpellier Averroès et instigateur du Mouvement des Citoyens Montpelliérains de Gauche, Mohamed Bouklit a accordé une interview à Médiaterranée Languedoc-Roussillon : il évoque les objectifs de ce mouvement et ses possibilités d'alliance avec des forces de gauche, dans le cadre des élections municipales de mars 2014 à Montpellier. Entretien...

Vous avez lancé le Mouvement des Citoyens Montpelliérains de Gauche. Quels sont les fondements et les ambitions de ce mouvement ?

« Les fondements idéologiques de ce mouvement sont tirés de nos réflexions, mais aussi de nos expériences de terrain issues de la société civile et du monde institutionnel depuis les États Généraux de la Citoyenneté que nous avons organisé en 2009 dans les quartiers populaires montpelliérains. Aujourd'hui le contexte a changé et il faut renouveler notre approche, car on ne peut rester figer dans des schémas classiques nuisibles à la vie politique et réduisant l’expression démocratique à la seule pratique électorale. Nous pensons fondamentalement que la société civile peut être porteuse de solutions nouvelles pour notre ville dans tous les domaines, comme nous l'avons montré avec le Collectif de la Paillade qui est parvenu avec le concert des pouvoirs publics cette année, à une baisse tendancielle de l'insécurité dans nos quartiers. Nous partons aussi du constat que nous disposons dans l'ensemble de la ville d'un mouvement d'opinions favorables à nos propositions de gauche depuis les élections cantonales, il y a deux ans où j'avais obtenu avec ma candidature citoyenne soutenue par des partis politiques de Gauche au second tour près de 35 % face au Président du Conseil Général André Vézhinet. Quand on s’intéresse de plus près à la sociologie de ce mouvement, on se rend compte qu'il s'agit de femmes et d'hommes de gauche qui ne se reconnaissent pas politiquement dans l'abstention et dans les partis politiques tels qu'ils existent actuellement. Cette sensibilité citoyenne promeut une conception de la gauche à la fois populaire qui défend les classes défavorisées, mais aussi courageuse et ambitieuse sur le plan économique. Ces citoyens ne souhaitent plus être les objets de relégation d'un système politique en déclin, mais plutôt des sujets libres en interdépendance avec les pouvoirs publics et les partis politiques pour construire le Montpellier de demain. Parce que ce Montpellier de demain, nous devons le construire ensemble.

A l'occasion de la présentation de ce mouvement devant la presse en septembre, vous avez également indiqué être prêt à vous engager au côté d'un candidat de gauche, dans le cadre d'un rassemblement que vous appelez de vos vœux pour les futurs élections municipales de Montpellier. Quels pourraient être les contours d'une telle entente ?

Nous le savons tous : l'union fait la force. Plus concrètement, nous souhaitons un rassemblement sur des bases sociales, écologiques et républicaines de forces politiques et citoyennes à l'échelle de la ville, avec l'intelligence collective de la société civile, à partir d'une méthodologie que nous présenterons plus tard. De notre point de vue, dans la société française les inquiétudes grandissent, apprenons à les entendre; et afin de ne pas céder à l’irrationnel, la seule voie salutaire qui s'offre à nous, c’est le rassemblement pour construire ensemble une nouvelle donne à Montpellier et pour dépasser les logiques partisanes, dont notre ville souffre depuis trop longtemps.

 Si jamais cette entente ne voyez pas le jour, envisagez-vous de bâtir une liste autonome, aux élections municipales de Montpellier en 2014 ?

Nous ne pouvons exclure aucune piste, mais l’heure est au dialogue pour ensemble conjuguer nos talents et proposer un projet viable à nos concitoyens.

Comment considérez-vous le long feuilleton de la désignation du candidat socialiste à Montpellier et l'émergence de trois jeunes candidats dans le cadre des primaires internes socialistes, face à celle, que l'on peut qualifier de plus expérimentée, de Jean-Pierre Moure, le Président de Montpellier Agglomération ? 

Étant extérieur au Parti Socialiste, je ne souhaite pas influer sur le cours des primaires internes. J'espère surtout que l'esprit d’unité et de rassemblement prévaudra dans l’intérêt des Montpelliérains.

Et au niveau des autres formations politiques de gauche, quelles sont vos attentes et votre point de vue dans le débat municipal qui s'ouvre ?

Les mêmes qu'au Parti Socialiste. J'ai tendu la main il y a quelques jours à l'ensemble des formations politiques de gauche pour construire ensemble un ''nouveau Nous de Gauche'', qui soit capable de lutter contre les idées du Front National et contre l'abstention, de recréer des richesses sur notre territoire et de répondre à l'intérêt des classes populaires ».

Recueilli par Nicolas Ethève
 

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