Science Po Aix : une jeune étudiante voilée apostrophée en plein cours par son professeur
Par yazPublié le
Nouvelle polémique autour du voile dans un établissement universitaire en début de semaine. Une étudiante à l'Institut d'études politiques (IEP) d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) a été interpellée au début du cours d'histoire par son professeur qui l'a traitée de "cheval de Troie de l'islamisme".
La jeune fille, première étudiante voilée accueillie au sein de l'établissement, a dû répondre auparavant à plusieurs convocations de la part du professeur Jean-Charles Jauffret, spécialiste de l'histoire militaire. Ce "personnage" (selon ses élèves) n'a pas pas hésité à réaffirmer ses propos devant les caméras de France Télévision :
"Je n'agresserais pas cette étudiante, je ne l'ai jamais agressée. Je lui ai simplement fait remarqué qu'elle gênait ses camarades en amphi... Elle est totalement manipulée, elle me fait pitiée" a-t-il rétorqué aux journalistes de France 3.
Une partie des étudiants ont quitté le cours en signe de protestation. Leur camarade qui a réussi dans le cadre du programme "Égalité des chances", n'est pas du genre à chercher la polémique. Même si elle est confrontée depuis son arrivée aux regards des autres, elle a tenu à rappeller qu'elle est dans son plein droit puisque la loi de mars 2004 sur la laïcité qui interdit tout symbole religieux dans les écoles, collèges et lycées publics, ne s'applique pas aux établissements universitaires comme Science Po.
"La laïcité, ce sont des limites posées pour le bien vivre ensemble. Ce n'est pas rendre invisible sa religion. C'est un état neutre, un service public neutre, mais le droit d'avoir des convictions. Porter ce voile, c'est aussi ma liberté. Je suis juste là pour faire mes études, je préférerais qu'on me voit juste comme une bonne élève", a-t-elle affirmé.
Le directeur de l'établissement, Christian Duval a voulu calmer les esprits en organisant une rencontre avec les étudiants de l'établissement. Il a qualifié l'incident de "regrettable" et reçu l'étudiante qui, selon lui, ne doit pas "voir sa fierté d'avoir réussi le concours altérée" par ces faits, jusqu'ici, isolés.