la police a usé de gaz lacrymogènes dès les premiers mouvements en direction de la place historique... (DR)

La place Taksim d'Istambul à l’an 1 de la révolte anti-Erdogan

La place Taksim d’Istambul continue à faire peur à Recep Tayyip Erdogan , premier ministre. En mai 2013 des milliers de manifestants s’y étaient rassemblaient deux semaines durant en réaction à la violente répression des citoyens opposés au bétonnage du parc Gezi, un jardin public au cœur de ville.

Quelque 3,5 millions de Turcs avaient alors défilé à travers le pays. Ils garderont le souvenir douloureux d’une dizaine de morts et de plus de 8000 blessés. Aussi, les autorités se sont-elles soigneusement préparées pour réprimer le moindre signe de célébration de cet anniversaire.

La police a usé de gaz lacrymogènes dès les premiers mouvements en direction de la place historique, ainsi que dans la capitale, Ankara et à Adana, dans le sud du pays. Les unités se sont déployées matraques en main dans les ruelles alentour. Selon l’association des avocats d’Istambul, au moins 65 personnes avaient été arrêtées la veille. Mais le quadrillage policier n’a pas empêché les recueillements individuels et en silence à la mémoire des victimes.

Depuis l’épisode de la place Taksim, Erdogan a dressé une chape de plomb sur la société civile, entre arrestations arbitraires, pressions sur la Justice et contrôle des réseaux sociaux. Le premier ministre dont la formation a remporté en mars les élections municipales se prépare à entrer en campagne pour les présidentielles prévues en août. La place Taksim n’en reste pas moins une tache noire sur son itinéraire.