Libye: trop d'armes sont dans la nature, qui mettent les civils en danger
Par yazPublié le
Des quantités importantes d'armes provenant de l'arsenal de Kadaffi et des affrontements sont dispersées et non sécurisées, faisant courir de graves dangers aux civils, met en garde un rapport d'une équipe de recherche de la Harvard Law School et de son partenaire l'ONG CIVIC qui s'est rendue en Libye.
"Des armes sont dispersées en dehors de centaines de bunkers mal sécurisés. D'autres sont dispersées à travers le pays, parmi les stocks des milices dans les centres urbains, les musées, les champs et même les foyers", a-t-elle précisé, citée par l'AFP.
"Si ces armes ont été abandonnées, leur capacité de nuisance sur les civils reste intacte", souligne Bonnie Docherty, à la tête de l'équipe de recherche.
Parmi ces armes abandonnées après le conflit de l'an dernier figurent des balles et des obus de mortier ainsi que des torpilles et des missiles sol-air, précise le rapport.
Pour Nicolette Boehland, co-auteur du rapport, "la gamme d'armes est choquante" et cet arsenal crée une "situation explosive" dans un pays où le gouvernement central est encore faible.
208 victimes, dont 72 enfants...
Le risque d'explosion de stocks d'armes près des zones peuplées, la curiosité de la population et l'accès aux sites pollués et aux munitions ou encore la collecte d'armes pour les vendre et les utiliser, sont autant de menaces pour la population civile.
Le rapport souligne également les dangers auxquels s'exposent les civils quand certains groupes non entraînés s'emploient à nettoyer des zones de munitions ou exposent leurs armes comme souvenir de guerre.
Citant UNMAS, Mme Boehland a fait état d'au moins 208 victimes, dont 54 décès causés par des armes abandonnées. Ce bilan inclut 72 enfants tués ou blessés.
"Les enfants sont particulièrement attirés par les armes car elles portent des couleurs vives ou ressemblent à des jouets", relève-t-elle.
Les bombardements par l'Otan de bunkers de munitions durant le conflit l'an dernier ont "propagé les armes à travers les champs, créant un problème encore plus dangereux et difficile", note-t-on.