Languedoc-Roussillon : les collectivités réaffirment leurs positions sur l'aéroport Montpellier-Méditerranée
Par nicolas éthèvePublié le
Le Département de l'Hérault, l'Agglomération de Montpellier et la Région Languedoc-Roussillon ne veulent pas que l'aéroport de Montpellier-Méditerranée leur passe sous le nez !
C'est le message qu'ont à nouveau lancé ces collectivités, hier, au cours d'une conférence de presse coorganisée à l'hôtel de Région, par Christian Bourquin, président du Languedoc-Roussillon, Jean-Pierre Moure, président de Montpellier Agglomération, et André Vezinhet, le président du Département de l'Hérault, qui y était représenté par son conseiller général, Jacques Rigaud.
André Vézinhet avait donné le ton de cette conférence de presse, dès la veille, dans un communiqué : « Les collectivités ne peuvent accepter de financer la promotion de la destination Hérault, augmentant de fait le nombre de passagers, donc la valeur de la société aéroportuaire pour que l’État la valorise financièrement ».
Un mouvement de privatisation en cours
Dans la ligne de mire du Département, de l'Agglo et de la Région : le mouvement de privatisation en cours sur l'aéroport de Montpellier-Méditerranée, comme sur ceux de Toulouse, Bordeaux et Lyon. Car depuis que l’État a annoncé sa volonté de se désengager de ces plates-formes aéroportuaires, les choses sont bien floues, malgré la déclaration de candidature de la Région Languedoc-Roussillon pour ce qui concerne Montpellier-Méditerranée...
Rien n'a été fait, en effet, pour répondre à sa demande d'une prise de responsabilité sur cet aéroport régional. Le seul effet qui a suivi la lettre ouverte publiée par Christian Bourquin à l'intention du Président Nicolas Sarkozy dans Midi Libre (19.07. 11), fut l'annonce exprimée fin septembre du report de la privatisation desdits quatre aéroports pour 2012. Soit, avant ou après la présidentielle...
Dans ce contexte, le Département de l'Hérault, l'Agglomération de Montpellier et la Région Languedoc-Roussillon ont voulu réaffirmer leurs positions, alors qu'elles financent massivement l'aéroport de la capitale régionale et travaillent d'ores et déjà à son développement stratégique futur, avec notamment un projet d'« accueil d'avions basés qui rayonneraient sur toute l'Europe et la Méditerranée au départ de Montpellier ».
Des projets dans les cartons
Inquiètes de la vente de ces « bijoux de famille » à des intérêts privés, elles restent sur le pont et s'inscrivent résolument dans le projet défendu par François Hollande, candidat socialiste à l'élection présidentielle française, d'un Etat-Nation qui s'appuierait ambitieusement sur les forces de ses Régions et de leurs différentes collectivités locales.
L'avenir dira si l'aéroport de Montpellier-Méditerranée sera un jour géré en délégation de service public par Véolia Transport, comme ceux de Perpignan, Nîmes et Carcassonne. Avec l'enjeu d'un développement harmonieux du trafic aéroportuaire régional qui dispose au total de cinq plates-formes* et bénéficie de grandes marges de développement, 4% seulement des touristes du Languedoc-Roussillon utilisant l'avion, contre 18 % à Toulouse, 20 % en PACA et 22 % à Barcelone.
N.E
(*). Montpellier-Méditerranée, Béziers-Agde-Vias, Nîmes-Alès-Camargue, Carcassonne en Pays Cathare et Perpignan-Rivesaltes. Aujourd'hui, le capital de l'aéroport Montpellier-Méditerranée se divise ainsi : État (60%), CCI de Montpellier (25%) et collectivités locales (15%).