Toulouse : le stupéfiant message des dealers dans les blocs des Izards
Par nicolas éthèvePublié le
On se souvient de la carte de fidélité des dealers à Val-Plan made in Marseille, il y a maintenant le stupéfiant message placardé par les petits caïds des Izards dans deux blocs de ce quartier de Toulouse.
« Le message imprimé en plusieurs exemplaires et affiché dans les immeubles 19 et 20 de la place des Faons, dans le quartier des Izards, est signé "La Direction" », ont rapporté nos confrères de La Dépêche du Midi, journalistes qui se sont à nouveau rendus sur les lieux ces dernières heures pour dépeindre une situation inchangée depuis cette révélation hallucinante, comme on peut le lire ici :
« Les trafiquants de drogue s'approprient les halls d'immeubles, quartier des Izards, à Toulouse, prenant en otage des locataires excédés contraints de subir la tyranie au quotidien.
Des escaliers entravés par des barrières de chantier, des locataires obligés de baisser les yeux face aux dealers qui squattent leur hall d'immeuble jour et nuit, une femme giflée parce qu'elle a fermé une fenêtre servant d'échappatoire lors de l'arrivée de la police...
Tous les jours, ou presque, les locataires des immeubles du 19 et 20 places des Faons, quartier des Izards, à Toulouse, haut-lieu du trafic de drogue, vivent un véritable calvaire. Terrés dans leur silence, ils subissent au quotidien la loi inique des trafiquants qui se sont littéralement appropriés les parties communes et les cages d'escalier. À l'entrée, sur des murs d'immeuble, ils affichent la couleur : "Menu du jour, shit, beuh, 5 à 10 € le gramme", horaires d'ouverture «7/7», et tarifs promotionnels en cas d'achats plus importants. Les vitres d'entrées sont tagués, certaines portes sont bloquées, les néons tamisés et peints en sombre. Dans cette ambiance feutrée, tout est fait pour accueillir la clientèle au grand dam des locataires qui ont tout juste le droit de dire pardon lorsqu'ils quittent leur domicile (quand ils en ont le droit), tête baissée. À s'excuser presque d'être chez eux. "Bienvenu dans le four (Sic)", peut-on lire sur un hall d'entrée. Le Four ? Un hall tout entier dévolu à la vente de produits stupéfiants, un point d'accueil tenu par les petites mains du trafic venus des quatre coins de la ville. Certains peuvent gagner jusqu'à 150 euros par jour. Une situation invivable pour ces habitants, véritables "otages" du trafic de drogue. »
La question reste de savoir jusqu’à quand cette situation hallucinante va perdurer, là comme ailleurs, sachant que « les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) multiplient les interventions chaque semaine » dans ces deux blocs des Izards propriété du bailleur social Toulouse Métropole Habitat, alors que certains pays légalisent la consommation du cannabis pour couper court à ce genre de dramatiques situations et donner un nouveau souffle légal à l’économie nationale. En attendant la suite, lire et relire le livre "La Fabrique du Monstre" de Philippe Pujol.