Poutine face à la coalition occidentale (Etats-Unis/ Europe)
Par N.TPublié le
Le président russe s’est exprimé mardi 4 mars, lors d’une conférence de presse, expliquant avec précision sa position, en réponse à la cascade de déclarations et de menaces de sanctions économiques.
Cette sortie médiatique a marqué un tournant dans la confrontation avec la coalition Etats-Unis Europe. Poutine y a fait preuve de fermeté, assimilant les événements de la place Daïmen à un « coup d’Etat anti-constitutionnel » tout en excluant, dans une première étape, une intervention militaire.
Le maître du Kremlin a nié la présence des militaires russes en Crimée, évoquant des « forces locales d’auto-défense ». En réalité, l’armée russe s’est tranquillement installée en territoire de Crimée (environ 6000 hommes), prenant le contrôle de lieux stratégiques et assiégeant des militaires enfermés dans des bases et casernes. La Russie a également mobilisé quelque 150.000 hommes à la frontière avec l’Ukraine.
Poutine n’a pas exclut une intervention militaire pour protéger les populations considérées comme « proches du point de vue historique, culturel, économique ». Le recours aux forces armées est à ses yeux parfaitement légitime, « en complet accord avec le droit international » car correspondant à une demande du président « légitime », (Viktor Ianoukovitch), même si ce dernier « n’a plus d’avenir politique ».
Face à lui, les Etats-Unis ont multiplié les menacent de sanctions et d’isolement économique. Le secrétaire d'État américain, John Kerry, s’est déplacé à Kiev mardi 3 mars pour exprimer son soutien au nouveau pouvoir. Les ministres des Affaires étrangères européens ont tenté pour leur part de définir une position commune allant au-delà des simples condamnations de principe.
Troisième partenaire économique de Moscou, l’Allemagne reste plutôt favorable à un dialogue, tandis que les pays Baltes et la Pologne sont partisans d’une ligne dure.
Aux yeux de Barak Obama, la Russie reste dans tous les cas incontournable dans le traitement des crises en Syrie, en Iran et en Afghanistan.
La Russie a toutefois essuyé un sérieux échec au Conseil de sécurité de l’ONU, lundi 3 mars, lors de la troisième réunion d’urgence en quatre jours. Son intervention en Crimée a été condamnée par quatorze voix, y compris la Chine.