Netanyahu et Trump à la recherche d’une issue au génocide à Gaza qui préserve leurs intérêts respectifs
Par Nadjib TOUAIBIAPublié le
Le Premier ministre israélien, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI, non reconnue par les États-Unis), est à Washington ce mardi 4 février, à l’invitation de Donald Trump. Une alliance solide comme le fer, mise à l’épreuve par des questions stratégiques majeures, notamment la consolidation du cessez-le-feu à Gaza, la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, et la redéfinition des liens régionaux au Moyen-Orient.
En somme, il s’agit de trouver comment sortir du génocide à Gaza, commis avec un large soutien de l’Amérique et la complicité de nombre de pays européens, à l’exception de l’Espagne et de l’Irlande sans rien céder des intérêts de Washington et de Tel-Aviv.
En attendant, les habitants de Gaza encore vivants tentent de survivre parmi les ruines de leur ville, avec la crainte permanente d’une rupture du cessez-le-feu et d’une reprise des bombardements intensifs de l’armée israélienne.
Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, Israël a mené une opération militaire d’envergure qui a fait des centaines de milliers de victimes à Gaza et a duré plus de 15 mois. Le cessez-le-feu, dénoncé par l’extrême droite israélienne, reste fragile.
Un autre enjeu central de cette rencontre est la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite. Trump, architecte des accords d’Abraham qui ont permis en 2020 un rapprochement entre Israël et plusieurs pays arabes (Émirats arabes unis, Bahreïn, Maroc), espère étendre cette dynamique à Riyad.
L’intervention militaire en Cisjordanie et la poursuite de la colonisation
Une telle normalisation renforcerait considérablement l’influence des États-Unis dans la région en rapprochant deux de leurs principaux alliés. Cependant, l’Arabie saoudite conditionne cette normalisation à la création d’un État palestinien. Une ligne rouge pour Netanyahu, dont la coalition fait tout pour dresser des obstacles à cette perspective, en entretenant notamment un état de guerre en Cisjordanie pour poursuivre la colonisation.
Netanyahu est par ailleurs fragilisé par une enquête criminelle visant son épouse, Sara Netanyahu, ainsi que par des enquêtes pour corruption.
Pour Romuald Sciora, directeur de l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis à l’IRIS, cette rencontre est avant tout symbolique. Selon lui, aucune avancée concrète n’est attendue, notamment sur la question de la normalisation avec l’Arabie saoudite. La guerre à Gaza a perturbé les dynamiques régionales, et le dossier palestinien reste un obstacle majeur à tout accord.
Sciora estime que Netanyahu cherche surtout à obtenir le soutien de Trump pour ses politiques en cours, notamment l’intervention militaire en Cisjordanie et les projets de colonisation.