Le plan diabolique de Trump : «nettoyer» Gaza en déplaçant les populations chez les voisins arabes
Par N.TPublié le
Le président américain Donald Trump a récemment affirmé vouloir « nettoyer » la bande de Gaza et reloger les Palestiniens en Égypte et en Jordanie. L’extrême droite israélienne s’est aussitôt réjouie de cette annonce, qualifiant l’idée « d’excellente ».
Cette déclaration a été faite le samedi 25 janvier, alors qu’il revenait d’un meeting à Las Vegas à bord de l’avion présidentiel Air Force One. Devant les journalistes présents, Trump a expliqué son plan consistant à « nettoyer toute la zone » de Gaza, évoquant la possibilité de construire des logements pour les Palestiniens dans d’autres pays arabes, où ils pourraient « vivre en paix ». Selon lui, Gaza est actuellement un « chantier de démolition » où « les gens meurent », justifiant ainsi sa proposition.
Ces propos interviennent alors que des dizaines de milliers de Palestiniens tentent désespérément de retourner chez eux après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël le 19 janvier.
Du côté israélien, le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a salué l’idée de Trump. Selon lui, les solutions proposées jusqu’à présent, comme la création d’un État palestinien, mettaient en danger la sécurité d’Israël. Smotrich estime que seule une « réflexion originale » permettra d’apporter une solution durable à la crise.
Cette position reflète une demande récurrente de l’extrême droite israélienne, qui souhaite voir une réduction significative de la population palestinienne à Gaza. L’an dernier, Smotrich avait même évoqué un objectif de 100 000 à 200 000 Palestiniens restant dans la région.
En revanche, la proposition de Trump a été vivement critiquée par les Palestiniens et leurs alliés. L’organisation Jihad islamique palestinien (JIP), proche du Hamas, a condamné cette suggestion, y voyant une incitation aux « crimes de guerre » et aux « crimes contre l’humanité ».
Un « nettoyage ethnique »
Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, a affirmé que les Palestiniens « feront échouer » cette proposition, comme ils l’ont fait pour tous les projets de déplacement précédents.
De son côté, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a rejeté et condamné tout projet visant à déplacer les habitants de Gaza, qualifiant cela de franchissement des « lignes rouges ». Il a rappelé que le peuple palestinien ne renoncerait pas à sa terre et a remercié l’Égypte et la Jordanie pour leur refus de soutenir le plan de Trump.
Abdullah Al-Arian, professeur d’histoire à l’Université de Georgetown au Qatar, a estimé que les déclarations de Trump devaient être prises au sérieux, car elles reflètent les intentions de certains responsables israéliens qui ont évoqué un « nettoyage ethnique » dès le début de la guerre. Les Palestiniens, quant à eux, sont bien conscients des conséquences d’un tel déplacement, ayant vécu le statut de réfugié pendant des décennies.
Une déportation déguisée
Par ailleurs, Trump a annoncé avoir débloqué la livraison à Israël de bombes de 2 000 livres, suspendue par l’administration Biden en raison des préoccupations concernant les victimes civiles à Gaza. Cette décision a été interprétée comme un soutien accru à Israël, renforçant les craintes d'une reprise des bombardements épouvantables des populations revenues sur les ruines de leurs habitations.
Trump cherche finalement une issue au génocide commis par son allié israélien. Présentée sous un angle humanitaire, la proposition du président américain est une déportation déguisée pour accélérer le nettoyage ethnique et empêcher la création d’un État palestinien.