Capture d'écran d'une vidéo montrant le déploiement des chars

Syrie: Bachar Al-assad autorise le multipartisme et déploie les chars autour des villes rebelles

Bachar Al-Assad continue a souffler le chaud et le froid dans un contexte marqué par la succession de manifestations massives dans de nombreuses villes qui sont durement réprimées avec des tirs à balles réelles. Le dernier bilan fait état de 45 victimes. Le président syrien a promulgué jeudi 4 août un décret autorisant le multipartisme dans le pays, tandis que les chars recevaient l'ordre de se déployer autour des villes rebelles, dont Hama, siège de la contestation.
Le décret fixe les conditions de création et de fonctionnement de formations politiques susceptibles d'exister à côté du parti Baas, au pouvoir depuis 1963 et qui a le statut de "dirigeant de l'Etat et de la société" selon la Constitution.
Le décret rend immédiatement applicable le projet de loi adopté le 24 juillet dernier par le gouvernement sans attendre un vote du Parlement.
Selon l'agence officielle Sana, les nouveaux partis seront tenus de respecter la déclaration universelle des droits de l'homme, de ne pas reposer sur des bases religieuses ou tribales et de ne pas être issus d'une organisation ou d'un parti non syriens. De même, ils ne devront comporter aucune formation militaire ou paramilitaire, publique ou secrète et leurs principes, objectifs et sources de financement devront être clairement établis.
Le parti Baas conserve dans tous les cas sa suprématie. L'une des conditions du décret impose aux nouveaux partis de respecter "les accords approuvés par la République arabe syrienne", renvoyant ainsi à l'article 8 de la Constitution indique que "le parti socialiste arabe Baas dirige l'Etat et la société". Et sachant que la révision constitutionnelle n'est pas à l'ordre du jour.
Le ministre Français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a réagi en évoquant "presqu'une provocation" dans le contexte actuel. "Ce que nous attendons aujourd'hui, c'est la fin des violences contre des populations civiles qui ne font que défendre leurs droits", a-t-il ajouté.