L'armée syrienne a bombardé des zones résidentielles. (DR)

Syrie : massacres collectifs à Homs, la Russie et la Chine opposent leur véto à une résolution de l’ONU

Plus de 260 civils ont été tués vendredi à Homs par l’armée syrienne selon le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la plupart des courants de l'opposition.

«Les forces d'Assad ont bombardé (...) des zones résidentielles à Homs, dont Al-Khalidiya et Qoussour, faisant au moins 260 morts, des civils, et des centaines de blessés, dont des hommes, des femmes et des enfants», indique le CNS dans un communiqué.

«Lors de l'attaque, des bâtiments résidentiels et des maisons ont été bombardés très fortement et au hasard. Dans le même temps, les forces d'Assad ont aussi bombardé Jisr Al-Choughour, les banlieues de Damas, et l'est de Ghouta dans ce qui semble être une préparation à des massacres similaires».

Damas dément ses informations. Selon l’agence de presse officielle, Sana, les civils auraient été tués par des hommes armés et accuse l’opposition de "vouloir exploiter ces informations pour faire pression) au Conseil de sécurité"

La Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, ont une nouvelle fois opposé leur véto à un projet de résolution inspiré des propositions de la Ligue Arabe, condamnant la répression en Syrie et demandant le départ du président syrien Bachar Al-Assad.

L'ambassadeur français Gérard Araud a dénoncé ce «double veto», parlant de «triste jour pour ce Conseil, pour les Syriens et pour les amis de la démocratie», rapporte l'AFP.

L'ambassadrice américaine Susan Rice s’est dite «dégoûtée» par l'attitude de la Russie et de la Chine et a prévenu que «toute nouvelle effusion de sang sera de leur responsabilité», selon la même source.

L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a justifié son geste en affirmant que le projet de résolution «ne reflétait pas la réalité de la situation en Syrie», accusant les Occidentaux d'avoir manqué de "souplesse" dans les discussions.

La Russie semble déterminée à soutenir que coûte que coûte le régime de Damas. La chute de Bachar al-Assad n’arrange pas les affaires intérieures de Vladimir Poutine. Elle pourrait donner encore du grain à moudre à ses opposants. La Syrie reste par ailleurs le dernier client des Russes dans le monde arabe et méditerranéen.