Hommage: le Résistant et anticolonialiste René Vautier s’en est allé
Par N.TPublié le
Le cinéaste René Vautier est mort le 4 janvier en Bretagne, à l’âge de 86 ans.
Né le 15 janvier 1928 à Camaret, dans le Finistère, ce fils d'ouvrier rejoint la Résistance en 1943. Après la guerre, il suit les cours de l'IDHEC et adhère au parti communiste. En 1950, la Ligue de l'enseignement le charge de réaliser un film sur l'éducation française en Afrique subsaharienne.
René Vautier détourne alors la commande et évoque une réalité méconnue : le travail forcé, les violences des autorités coloniales contre les populations entre la Côte d'Ivoire et le Mali.
Le film qu'il rapporte sera censuré durant 4 ans et vaudra à son son auteur une condamnation à un an de prison, exécutée dans les prisons militaires.
Au moment du déclenchement de la Révolution algérienne, René Vautier rejoindra les maquis du FLN. Il y tourne deux documentaires, « Une nation, l'Algérie » et « L'Algérie en flammes ». Poursuivi par les autorités françaises, René Vautier restera en exil jusqu'en 1966.
Après son retour en France, il rejoint en 1967 le groupe Medvedkine formé à Besançon autour de Chris Marker, avant de s’établir en Bretagne où il fonde l'Unité de production cinématographique de Bretagne (l'UPCB).
En 1981, l'UPCB ferme, faute de financement, mais René Vautier ne baisse pas les bras pour autant. Il tourne des films sur les essais nucléaires dans le Pacifique, sur l'immigration, sur la Résistance, sur la colonisation, dont le témoignage d’Ali Rouchaï victime des tortures infligées par Jean-Marie Le Pen pendant la guerre d’Algérie, lors du procès qui oppose le Canard enchaîné à ce dernier.