Présidentielle 2017 : pourquoi il n’y aura pas de Plan B chez les LR après le Fillon Gate et le retrait de Juppé
Par nicolas éthèvePublié le
Fin du suspense ! Alain Juppé jette définitivement l’éponge face à l’acharnement de François Fillon à maintenir sa candidature prédestinée à être perdante, Médiaterranée vous explique pourquoi il n’y aura pas de victorieux Plan B chez les LR !
Près de 9 millions d’euros. C’est le magot remis par la Haute autorité de la primaire de la droite et du centre à François Fillon pour qu’il mène campagne à bien (campagne présidentielle remboursée au-delà de la barre des 5% de votants par le contribuable), suite à sa victoire décrochée grâce aux millions de votants qui ont mis la main à la poche à coups de pièces de deux euros lors de ce scrutin dont à l’époque tout le monde se réjouissait.
Jackpot
Un joli magot qui explique, certes vu sous un angle de mercantilisme électoral donc au-delà de toutes considérations d’intérêt général, pourquoi François Fillon se maintient contre vents et marées dans cette campagne dont il ne peut être destitué, en vertu, stricto sensu, des statuts juridiques de la primaire de la droite et du centre.
En effet, lui seul pouvait décider de se rétracter et de remettre ces millions d’euros de fonds de campagne à une potentielle relève dans le camp LR. Chose que François Fillon n’a pas choisie de faire, en dépit des appels répétés d’une grande partie de sa famille politique choquée et déstabilisée, à l’image des citoyens français, par le Pénélope Gate qui a notamment inspiré, il y a un mois déjà, cette drôle de vidéo d’humour politique signée Nicolas Canteloup :
Des appels, Alain Juppé en a aussi beaucoup reçus depuis l’assourdissant Penelope Gate aussi rebaptisé, depuis, Fillon Gate. En sa qualité de « médaillé d’argent », pour entrer de plain-pied dans le champ lexical sportif, le « médaillé d’or » François Fillon aurait pu se trouver disqualifier du podium pour non-respect du règlement en vigueur, mais face à « l’impasse » auto-immune de François Fillon, pour reprendre un terme du discours prononcé ce matin par le maire de Bordeaux et pour ne pas parler d'autisme, Alain Juppé a annoncé que sa candidature était définitivement impossible et a dénoncé un grand « gâchis ».
Le Plan B Juppé est mort, vive le Plan B comme Baroin chez les LR ?
A peine l’allocution d’Alain Juppé conclue, médias et politiques ont immédiatement mis en avant l’autre hypothèse de Plan B qu’est, depuis le début de cette séquence, François Baroin. Le Parlementaire LR Georges Fenech qui a été le premier à dire, haut et fort, un premier février, que la candidature Fillon allait dans le mur de la présidentielle 2017 a, par exemple ce matin, au micro de BFMTV, appelé à la résolution de la « primaire institutionnelle » (comprendre 1er tour de la présidentielle), en la personne notable de François Baroin.
Problème, François Baroin était hier juste derrière François Fillon, lors de son rassemblement de soutien organisé à Paris au Trocadero, comme on peut le voir sur cette capture d’écran :
Comme le résume un observateur avisé de la politique auprès de Médiaterranée, « de nombreux cadres du parti LR ont compris qu’ils ne peuvent plus remporter la campagne présidentielle 2017. François Baroin, en bon stratège politique a poussé son pion sur l’échiquier pour le prochain scrutin de l’élection suprême. Il ne se sera pas mis les fillonistes à dos et les autres ne pourront rien lui reprocher non plus ».
Alors quid de la demande de Nicolas Sarkozy lancée à l’aube de ce lundi 6 janvier pour une réunion à trois avec François Fillon, Alain Juppé et lui-même, quelques heures avant l'allocution d'Alain Juppé ? La réponse est peut-être dans cette citation de Jean Cocteau puisée dans « Les Mariés de la Tour Eiffel » : « Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d'en être l'organisateur. »
Mystères, mystères...
Ce qui reste certain, c’est qu’il faut maintenant tourner la page de l’hypothèse d’un Plan B chez les LR, même si aucune candidature dissidente de ce parti n’est à exclure, mais bon, il faudrait pour cela présenter 500 parrainages de maires et récolter des fonds, dans la dernière ligne droite de la campagne, cela semble mission impossible ! Bref, le suspense de ce Plan B étant enfin clos, les Français vont enfin pouvoir passer à autre chose dans cette élection présidentielle cruciale pour l’avenir de la France ! A moins que ? Ce ne serait pourtant pas trop tôt, après tant d’aveux et de désaveux (dés)actés !