Plus d'une dizaine de morts en quelques mois seulement... (DR)

France: la ville de Marseille objet d’une réunion au sommet

Le gouvernement français se mobilise pour venir au secours de Marseille, ville quasiment sinistrée sur le plan social, avec un nombre impressionnant de chômeurs, une économie souterraine tentaculaire, un trafic de drogue florissant et des règlements de comptes en cascade qui ont fait plus d’une quinzaine de morts en quelques mois seulement.

« La vérité de cette ville, c’est 18% de chômeurs, 28% de gens sans diplôme et autant vivant sous le seuil de pauvreté », résume Patrick Mennuci, député-maire du premier arrondissement de la ville.

Un constat qui devrait inspirer et orienter le plan de mesures attendues par les Marseillais.

Selon des premières informations, il serait question de « réorganisation des hommes » chargés de la sécurité et d’un renforcement des équipes de magistrats.

Le ministre de l’Education devrait proposer la scolarisation à la maternelle dès l’âge de 2 ans. Seuls 12% des moins de 3 ans sont aujourd’hui accueillis à l’école maternelle en France.

Au plan social, l’Etat devrait mettre des moyens supplémentaires dans les dispositifs de contrats aidés, notamment les contrats d’avenir qui ciblent les jeunes de moins de 25 ans sans qualification.

50% de chômeurs, une armée de réserve pour le banditisme...

Le ministère des finances ambitionne de faire adopter des dispositions permettant de vérifier la situation fiscale de certaines personnes qui affichent un train de vie sans rapport avec les ressources prouvées.

La ministre de la Justice, Christiane Taubira a reçu mercredi soir le procureur de Marseille, le procureur général d’Aix-en-Provence et les responsables locaux de l’administration pénitentiaire pour évaluer les besoins en matière de lutte contre le blanchiment, le trafic de stupéfiants et les circuits financiers parallèles.

Les élus Marseillais, notamment de gauche, restent plutôt sceptiques devant ce branle-bas de combat, estimant que le mal, beaucoup plus profond, exige plutôt un traitement de choc au plan social. Certaines cités marseillaises compte plus de 50% de chômeurs vivant dans des environnements urbains complètement délabrés. Une armée de réserve pour le banditisme petit et grand qui fait régulièrement la chronique sordide de la cité phocéenne.