Les islamistes tunisiens acceptent de céder le pouvoir à un gouvernement indépendant
Par N.TPublié le
Le parti islamiste Ennahda au pouvoir en Tunisie consent enfin à céder les rênes, après deux années de désordre politique marquées par l’assassinat de deux personnalités dans le camp de l’opposition démocratique et laïque.
Une feuille de route adoptée dans le cadre de négociations avec l’opposition prévoit la désignation d’un premier ministre indépendant qui aura deux semaines pour former son cabinet.
La même feuille de route prévoit également dans les quatre prochaines semaines l'adoption d'une Constitution et d'un calendrier électoral, à l'issue d'un « dialogue national » réunissant toute la classe politique. Le Congrès pour la République, parti du président Moncef Marzouki et allié n’a pas approuvé le document.
Cette première issue pour une sortie de crise de la Tunisie post-Benali est en grande partie due à la mobilisation de la société civile tunisienne dont s’est fait l’écho la puissante centrale syndicale UGTT. Celle-ci a haussé le ton suite à l’assassinat de Mohamed Brahmi, coordinateur général du Courant populaire et de Chokri Belaïd fondateur du Mouvement des patriotes démocrates.
Menaçant d’une grève générale paralysant le pays qui tourne déjà au ralenti, L’UGT n’a pas lâché prise jusqu’à l’ouverture de négociations en vue du départ d’Ennahda. Fortement soupçonnés de vouloir sournoisement jeter les bases d’un régime totalitaire fondé sur la charia, le parti islamiste semble fortement affaibli, notamment après la chute du régime en construction en Egypte sous la présidence de Mohamed Morsi.
La légitimité de ce nouveau gouvernement reposera « sur le consensus », selon Béji Caïd Essebsi, 86 ans, dirigeant de Nida Tounès, qui a dirigé le gouvernement pendant une période transitoire de neuf mois en 2011 après la chute de Ben Ali, dans une interview accordée au journal Le Monde.