Le français Serge Haroche, "dompteur des atomes", prix Nobel de physique
Par N.TPublié le
Le prix Nobel 2012 de physique a été décerné au français Serge Haroche, professeur au Collège de France. "C'est une fierté pour notre pays. Et une grande satisfaction pour toute la recherche française", a déclaré le président Hollande dans un communiqué.
Le physicien a décrit sa réaction au micro de France Info. "J'étais dans la rue avec ma femme. Le téléphone a sonné, raconte Serge Haroche. Quand j'ai vu que le code était 46 (l'indicatif de la Suède), j'ai pensé que c'était sans doute le Nobel. J'ai de la chance, il y avait un banc qui n'était pas très loin. Et je me suis assis pour pouvoir répondre".
Le physicien affirme avoir été surpris de ce prix Nobel, car "la probabilité de l'avoir une année donnée est très faible". Il confie qu'il est soucieux de "ne pas se laisser envahir" par cette récompense, de "ne pas se disperser". Ce prix va-t-il changer sa vie ? "J'espère pas trop", a répondu celui que le CNRS surnomme "le dompteur de photons", rapporte France Info.
Des applications dans la vie de tous les jours...
Serge Haroche explique l'objet de son travail : "Il s'agit de manipuler des atomes et des particules de lumière, qu'on appelle des photons, de façon individuelle, pour essayer de comprendre comment fonctionne la physique au niveau des particules, ce qui est très différent de ce que l'on voit dans la vie de tous les jours".
Des recherches qui auront peut-être un jour, dit-il, "des applications dans la vie de tous les jours, dans le calcul, ou la communication. Mais en général, les applications ne sont pas là où on les attend. Si on prend des exemples dans le passé, explique Serge Haroche, des avancées comme la découverte du laser ou de la résonance magnétique, les gens qui ont travaillé dans ce domaine ne pouvaient pas s'imaginer que ça permettrait la lecture de CD ou des progrès dans l'imagerie médicale".
Les applications de la physique quantique existent déjà en effet. Et de citer les téléphones cellulaires, dans lesquels certains composants, les semi-conducteurs notamment, fonctionnent déjà selon ces règles physiques : "On utilise la physique quantique sans le savoir", rappelle-t-il.