François Hollande a recueilli quelque 38,78% des voix au 1er tour des primaires

Hollande en tête, Aubry à 8 points et Montebourg en faiseur de roi ou de reine...

François Hollande (38,78%) et Martine Aubry (30,63%). C'est le duo de tête choisi par près de 2,5 millions d'électeurs qui se sont présentés aux urnes du premier tour des primaires citoyennes (1) organisées par le PS et le PRG ce dimanche 9 octobre, en France. Viennent ensuite trois autres socialistes, Arnaud Montebourg (17,35%) Ségolène Royal (6,84%) et Manuel Valls (5,69%). Et enfin Jean-Michel Baylet (0,61%), le seul candidat du PRG.

François Hollande en tête, Martine Aubry qui le talonne à 8 points de moins, et Arnaud Montebourg, qui crée la surprise en ravissant à Ségolène Royal son rôle, attribué par les sondages, de « faiseur de roi ou de reine »... Il administre, du même coup, une nouvelle leçon aux instituts, puisque le dernier sondage d'OpinionWay avait sous-estimé son résultat final de 6 points, tandis que Ségolène Royal récolte quant à elle 4 points de moins, à l'issue de ce premier tour (2).

A leur décharge, outre le fait que les instituts de sondages ne sont pas la Madame Soleil qu'ils sembleraient parfois vouloir être, cette primaire « ouverte » est totalement inédite dans les pratiques politiques françaises. Ce qui signifie, surtout, au vu des résultats de ce premier tour, que les jeux sont particulièrement ouverts pour dimanche prochain, puisque cette échéance sera tout aussi unique dans l'histoire du pays. D'abord, parce que personne ne peut dire aujourd'hui quels seront le nombre et la motivation politique des électeurs qui se présenteront au second tour, alors que seulement 500 000, puis 1 million d'électeurs étaient attendus aux urnes par le PS, ce dimanche. Et, ensuite, parce qu'à part Manuel Valls, qui a d'ores et déjà appelé à voter pour François Hollande, aucun des autres candidats vaincus n'a pour l'instant donné de consignes de votes, pour l'un ou l'autre des deux candidats encore en lice...

Valls appelle à voter Hollande

Fidèle à sa réputation de battante dans la défaite, Ségolène Royal a pour sa part indiqué qu'elle donnerait son orientation de vote « dans les prochains jours », après avoir lancé à ses soutiens : « Je continue à être là, bien présente ». Ce que s'est bien gardé de faire Arnaud Montebourg, qui peut sembler bouder sa position d'arbitre arithmétique pour mieux en cueillir les fruits. Saluant « le retour fracassant des citoyens dans la politique » contre « le verrouillage des partis » et remerciant ses « 370 000 » voix, Arnaud Montebourg a appelé de ses vœux une « nouvelle France », sans donner de consigne de vote. Ce qui ne signifie pas que le partisan de la « 6ème République » et de la « démondialisation » ne délivrera aucun signe à ses électeurs dans les prochains jours. Même si sa place de troisième pourrait bien le porter à attendre confortablement le résultat du second tour, pour être ensuite l'une des pièces charnières du « rassemblement », dans la perspective de la campagne présidentielle du candidat ou de la candidate PS-PRG.

C'est dans ce contexte que François Hollande a pris la parole pour commenter ce scrutin, d'où il ressort, selon ses mots, « nettement en tête ». Une posture de leader qu'il a adoptée avec un indéniable panache. Appelant au « rassemblement le plus large possible autour de [sa] candidature » et de son « projet », François Hollande a eu un bon mot pour chacun des candidats en lice lors de ce premier tour, avant de donner le ton de ses engagements. Avec, comme un air de synthèse des contributions de ses adversaires, à travers ces mots clés : « jeunesse », « justice fiscale », « justice sociale », « défi social », « défi écologique » et « politique moralisée » et « refondée ». « Je suis le candidat du changement », a conclu François Hollande qui souhaite endosser ce rôle avec « force ».

Aubry veut être Présidente

A sa suite, Martine Aubry, seconde et sans report de voix à l'heure actuelle, lance son discours. La gorge nouée et le souffle coupé, elle assure ne « jamais » avoir « douté de ce résultat », « malgré le matraquage des sondages ». Pour les Français qui sont un « peuple libre », Martine Aubry entend être Présidente. Autrement dit, « avoir une vision » et « tracer un chemin ». Elle promet aussi de « réussir un vrai changement », avec « une gauche ouverte », pour notamment lutter contre les « délocalisations » et le « dumping ». Puis attaque indirectement François Hollande et Arnaud Montebourg en formulant le vœu « d'élus exemplaires qui ne cumulent pas les mandats », alors que Ségolène Royal a taclé dimanche dernier ces deux hommes du PS, justement sur... leur cumul de mandats !

Reste à savoir ce que changera, ou pas, cette petite phrase dans les tractations de cette semaine... Et, surtout, ce qu'en feront les électeurs, seuls propriétaires de leur voix, dimanche prochain...

N.E

(1). Résultats non définitifs, à l'heure où sont écrites ces lignes.
(2). http://www.sondages-en-france.fr/sondages/Elections/Primaires-Parti-Soc…