François Hollande revient à la charge sur la "moralisation" de la vie politique et hausse le ton
Par N.TPublié le
François Hollande a détaillé mercredi 10 avril, lors d'une conférence de presse à la sortie du conseil des ministres, son projet de moralisation de la vie politique. Le chef de l"Etat a insisté sur la "transparence dans la vie publique" et annoncé la création prochaine d'organismes et de dispositifs de contrôle.
Le projet de loi relatif à ces dispositions sera présenté au Conseil des ministres le 24 avril prochain et soumis dans les jours qui suivent au parlement.
Les ministres rendront public leur patrimoine dès lundi. Les parlementaires le feront une fois la loi adoptée.
François Hollande a annoncé la création d’un parquet financier pour les affaires de corruption et les grandes fraudes fiscales, ainsi que d'une haute autorité indépendante chargée de contrôler les déclarations de patrimoine des ministres, des parlementaires, des dirigeants des grands exécutifs régionaux et des grandes administrations.
Il a également évoqué l'Interdiction du cumul d'un mandat parlementaire avec l'exercice de certaines fonctions "pour prévenir tout risque de conflit d'intérêts".
S'agissant des paradis fiscaux, les banques françaises seront tenues de publier la liste de leurs filiales dans le monde entier. Le président ambitionne "d'éradiquer les paradis fiscaux".
"Jai été blessé, heurté, meutri même par ce qui s'est produit et qui va à l'encontre de mes idées et de mes engagements", a déclaré le chef de l'Etat au sujet de l'affaire Cahuzac. Il s'est engagé à "redresser le pays et à laisser aux Français des réformes qui préservent un lien de confiance".
François Hollande est revenu sur les déclarations de certains de ses ministres sur l'orientation de sa politique, affirmant qu'il n'est pas question de la remettre en cause, insistant sur le "sérieux budgétaire" et écartant les commentaires sur les choix "d'austérite".
Le chef de l'Etat s'est exprimé sur un ton grave avec l'intention affichée de mettre fin à la pagaille qui s'est emparée de la classe politique, de réaffirmer son autorité et de rassurer les français.
"On a eu du François Hollande classique, dans le texte" a déclaré Jean-François Copé, président de l'UMP, estimant "qu'aucune des mesures proposées n'aurait empêché l'affaire Cahuzac". Le leader de la droite continue à pointer la responsabilité du président et de l'exécutif dans ce scandale.