Italie : les marchés ont précipité le départ de Silvio Berlsuconi, mais l’Italie reste sous pression
Par N.TPublié le
Le Cavaliere est officiellement sur le départ. La décision annoncée mardi par le président Giorgio Napolitano sera officialisée samedi 12 novembre jour du vote à la Chambre des députés des réformes exigées par l'Union européenne. Les marchés ont précipité le départ de Silvio Berlusconi, mais ils ne relâchent pas la pression pour autant. Une aggravation de la crise Italienne menace la France.
Le souhait du chef de l’Etat italien est qu’un gouvernement de coalition "capable d'obtenir la confiance du Parlement" soit constitué, faute de quoi il faudra "dissoudre le Parlement pour donner immédiatement le coup d'envoi d'une campagne électorale qui se déroulera dans des délais les plus brefs possibles".
M. Napolitano a demandé "un changement dans les comportements politiques" y compris en brisant "de vieux tabous", afin d’encourager la classe politique à constituer un gouvernement d'union nationale.
Silvio Berlusconi a finalement consenti à jeter l’éponge sur pression de la Banque centrale et du FMI, mais pas seulement. Les marchés ont également fait leur entrée sur la scène politique mettant en cause sa crédibilité dans un contexte de malaise croissant.
La mécanique est simple et redoutable, elle consiste à rendre plus cher le coût du crédit menaçant le pays de défaut de paiement et de faillite. La dette Italienne a atteint 1 900 milliards d'euro, représentant 120 % de PIB. Les taux obligataires ont dépassé mercredi le seuil des 7 %. La Bourse de Milan a clôturé sur une chute de 3,78 %.
Jeudi matin, les places financières ont continué à montré des signes d’impatience. A l'ouverture, à Paris, l'indice CAC 40 a chuté de 2,16% à 3.008,73 points, Milan a perdu 1,33%, Francfort 1,67% et Londres 1,78%.
L'aggravation de la situation en Italie menace celle de la France. Celle-ci emprunte pour l'instant à un taux de 3,17% jugé supportable.Cela étant, le « spread », c'est-à-dire l'écart de taux entre l'obligation de référence du Trésor français à 10 ans et le Bund allemand, a atteint un record - à 147 points de base. Il était de 45 points de base il y a un an, en pleine crise grecque, rappellent les analystes financiers.
L'Italie reste toutefois la troisième puissance économique de la zone euro. Le un pays qui produit, qui exporte. Les économistes estiment que le poids de sa dette doit être relativisé en fonction de celui de l'économie souterraine (travail au noir et fraude fiscale), estimé à 400 milliards d'euros. Dans ce cas, le ratio dette-PIB diminue considérablement.
Tout autant que celle de la Grèce, la crise de la dette pose la question de l’absence d’une politique de traitement à l’échelle de la zone euro, impliquant un autre mode de fonctionnement de la banque centrale européenne (BCE). Empêtrée dans ses contradictions, l’Europe libérale voit son système s’écrouler comme un château de cartes et fait payer l’addition aux peuples.