Selon nos informations, ce jeune homosexuel s'est fait agressé à la sortie de son lieu de son travail, la Villa Rouge, avant de risposter sur le champ puis sur la Toile avec son ami également assaillis par les six homophobes en question.

Montpellier : tabassé par 6 homophobes, il résiste sur Facebook avec le sourire et beaucoup de soutiens

"Nous sommes peut-être des pédales, des tafiolles comme vous dites, mais nous on n'attaque pas deux mecs à six". C'est le gros coup de gueule balancé aujourd'hui par Clément Grobotek sur son profil Facebook, avec une photo affichant tout sourire ses hématomes encaissés dans la nuit à Montpellier, en guise de pied-de-nez à l’intolérance.

Selon nos informations, ce jeune homosexuel s'est fait agressé à la sortie de son lieu de travail, la Villa Rouge, célèbre discothèque "gay et lesbian friendly" de Montpellier, avant de riposter sur le champ, puis sur la Toile, avec son ami également assailli par les six homophobes en question.

"Cette nuit, nous nous sommes fait insulter puis tabasser par des homophobes en sortie de boîte de nuit, explique Clément sur son compte Facebook. Inutile de vous décrire la peur que vous ressentez en voyant votre mec allongé sur le sol la tête en sang et inconscient, l'incompréhension qui vous envahit et le sentiment d'impuissance aussi ... Seulement on s'est tous les deux relevés, et oui, il fallait tapper plus fort ! Six contre deux, ça n'a pas suffi apparemment ! Visiblement en plus d'être intolérants, vous êtes aussi des lâches ! Mais vous savez quoi ? Vous serez toujours impuissants ! Vous pourrez frapper et encore frapper, vous n'enlèverez jamais ce sourir que vous voyez sur mon visage, et ne m'empêcherez pas d'aimer mon mec plus que tout."

 

Cette nuit ,nous nous sommes fait insulter puis tabasser par des homophobes en sortie de boîte de nuit . Inutile de vous...

Posté par Clément Grobotek sur mercredi 11 novembre 2015

"Nous sommes peut-être des pédales, des tafiolles comme vous dites, mais nous on n'attaque pas deux mecs à six", "bisous à vous chers homophobes", conclut le Montpelliérain en remerciant deux amis qui les ont rejoints à 4h du matin à l'hôpital pour les soutenir et les raccompagner chez eux, 5 heures plus tard.

 "Plus jamais ça", a immédiatement lancé en réaction Nicolas Noguier du Refuge. De son côté, Vincent Boileau-Autin (LGBT), premier marié homosexuel de l'Histoire de France, en appelle aussi, sur son compte Facebook, « les élus et responsables politiques de notre Ville à condamner sans réserve et avec fermeté ce qui vient de se dérouler à Montpellier ».

Mise à jour du 12.11.15, à 23h30 : 24h après son coup de gueule, le post de Clément avait déjà atteint la barre des 100 000 j’aime, preuve de l’immense vague de solidarité qui l’entoure dans une France choquée par les faits et séduite par le courage du jeune homme, qui à l’issue d’une affreuse nuit blanche a dénoncé brut de décoffrage, ce qui arrive malheureusement une fois tous les deux jours en France, comme le montrait le rapport de SOS Homophobie en 2013.

Sur Twitter, Valérie Damidot a par exemple relayé le témoignage de Clément, en lâchant "ça ne s’arrête donc jamais la connerie", avec d’envoyer cet autre message de soutiens aux deux victimes.

Hier soir, Clément a donné plus de détails sur l’attaque qu’il a subie avec son ami Aaron, voici ce qu’il a déclaré au micro de RTL :

« Une voiture est passée, ils nous ont insultés copieusement d'homos, de sales pédés, de tapettes, etc. Moi, j'ai eu le mauvais esprit de répondre "qu'est-ce qui se passe" et il y en a quatre qui ont été sur mon copain et deux qui sont venus sur moi. Ils nous ont tabassés. J'ai réussi à rester conscient mais quand je me suis retourné, j'ai vu que mon copain était à terre. Il avait la tête en sang. Il était sur le macadam, il était inconscient. Il a le côté de la tête complètement brûlé, en fait ils l'ont traîné sur le macadam. Il a des contusions partout, sur le corps, sur les côtes, sur le flanc. J’ai quatre points de suture à l’arcade, j’ai l’intérieur de la lèvre ouverte aussi. C’est une boîte qui est quand même réputée pour accueillir des homosexuels etc., ils voulaient clairement casser du pédé. »

Côté politique, à noter hier soir, également la réaction de Michaël Delafosse, conseiller municipal PS de la Ville de Montpellier, sur son profil Facebook :

« Condamne avec la plus grande fermeté l'agression violente délibérément homophobe à l'égard de deux homosexuels à la sortie d'une boîte de nuit de la ville, cette nuit. Solidarité pleine et entière à l'égard des victimes. L'homophobie, comme le racisme, sont inacceptables, ces fléaux doivent être combattus avec force. Les mots de haine de l'autre n'ont pas de place dans la République. Confiance dans les forces de police et la justice pour que les circonstances aggravantes de ces faits soient efficacement sanctionnées. Montpellier, première ville du mariage pour tous, où le mouvement pour l'égalité des droits grâce à ses militants à toujours fait progresser la société ne saurait accepter le moindre acte d'intolérance. »

Et celle de Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de sa Métropole, lors du conseil communautaire tenu ce soir au travers de ces mots clairs et sans équivoques :

"Je condamne avec virulence cet acte, nous soutiendrons la manifestation du 21 novembre."

A lire et à voir ! 

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