Gilles Jacquier a été atteint par des tirs de mortier (DR)

Gilles Jacquier, journaliste de France 2, a été tué en Syrie dans la ville de Homs

Gilles Jacquier, grand reporteur pour France 2, a été tué mercredi 11 janvier en Syrie dans la ville de Homs, épicentre de la contestation. Le journaliste a été atteint par des tirs de mortiers alors qu’il filmait une manifestation de partisans du régime et après s’être réfugié dans un immeuble, a rapporté son collègue Christophe Kenck. L'origine de ces tirs est inconnue, a indiqué Thierry Thuillier, directeur de l'information du groupe.

Six Syriens ont été tués aux côtés du journaliste, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Un photographe néerlandais a également été blessé, selon le ministère des affaires étrangères néerlandais.

Gilles Jacquier est le premier reporteur occidental tué dans ce pays depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad, le 15 mars, dont la répression a fait plus de cinq mille morts selon l'ONU.

Gilles Jacquier était reporteur pour France 2 depuis 1999 et avait en particulier couvert l'Irak, l'Afghanistan, le Kosovo et le conflit israélo-palestinien. Il avait obtenu, avec son confrère Bertrand Coq, le prix Albert-Londres en 2003 pour son travail durant la deuxième Intifada palestinienne.

Nicolas Sarkozy a fait part de ses "sentiments émus", de sa "peine" et son "émotion", après la mort du journaliste, et a souligné l"'importance" d'avoir "des hommes courageux pour dire la vérité de ce qui se passe" dans les pays en conflit.

Les Etats-unis ont déclaré qu'ils "déploraient" la mort de Gilles Jacquier. Le ministre des affaires étrangères français, Alain Juppé, a demandé que "toute la lumière" soit faite sur les circonstance de sa mort, tout comme Reporters sans frontières. L'OSDH a demandé l'ouverture d'une enquête, précisant qu'il ignorait l'origine de ces tirs.

La télévision officielle syrienne a accusé "un groupe terroriste" d'avoir tiré les obus, alors que des militants sur place ont pointé du doigt le régime.