La baleine Aurora s'apprête à un grand voyage méditerranéen, de l'Hérault jusqu'aux Bouches-du-Rhône. (© David Parenteau)

La baleine Aurora de Thomas Monin arrive aux Docks de Marseille !

L’œuvre monumentale "Aurora" de l’artiste Thomas Monin s’installera dans la grande cour bleue des Docks de Marseille dès la fin de la semaine prochaine, pour trois mois ! Cette œuvre a été conçue à l’origine en 2015 pour l’exposition "Aux bords des paysages", commanditée par la Communauté de Communes du Grand Pic Saint Loup, dans l’Hérault.

Le commissariat de l’exposition héraultaise avait été assuré par Manuel Fadat. "Aurora" se présente sous la forme d’une baleine bleue grandeur nature échouée. Thomas Monin la (re)présente aux lecteurs de Médiaterranée, juste avant son arrivée imminente dans les Bouches-du-Rhône :

« Aurora est faite de tiges métalliques soudées gainée de tube de silicone phosphorescent. Elle parait blanche le jour et phosphorescente la nuit. Reposant au sol, la queue relevée, la bête de 15 mètres de long apparait fantomatique. Comme un symptôme, celui d’une époque charnière, où le fragile équilibre du vivant est mis à mal par nos modes de vie. Nous risquons, sous peu, de parler au passé du plus grand animal n’ayant jamais existé depuis l’apparition de la vie. Celle qui, dans son propre volume, contient la potentialité d’héberger l’ensemble des espèces animales nous est rendue par les flots, ici, comme une espèce d’Arche de Noé vide : ce mammifère qui s’échoue, exhibant la menace de son extinction, c’est un peu nous-mêmes. Apparition à la fois diurne et nocturne à la trame légère, comme une dentelle, Aurora, toutefois, lie les jours d’une lumière tamisée. Elle est comme un véhicule pour passer les nuits. Comme ce navire, l’Aurora, qui fut d’abord un baleinier, puis un bateau d’exploration scientifique de la nature et du monde vivant. Entre vie et mort. Trait d’union entre les millions d’années. Bateau fantôme. Epave magique. Tant qu’il y aura des survivants et des aubes extravagantes… »

Rappellons, à cette occasion du déplacement d’"Aurora" sur Marseille, que "L’Evidence", le loup phosphorescent de Thomas Monin, est toujours exposé à Cazevieille : l'oeuvre avait été sauvée par une mobilisation de donateurs qui ont répondu présents à un appel à participation organisé par Gwenaëlle Guerlavais, François Baraize et Médiaterrannée, avec le concours de la Communauté de Communes du Grand Pic Saint Loup. Comme "Aurora", ce loup monumental, réalisé selon la même technique que sa soeur la baleine, continue donc d’invoquer le monde vivant et l’animalité, la nature sauvage et ses mystères, de nuit comme de jour, et tente de nous aider un peu à nous souvenir d’où nous venons !

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"L’Evidence", de Thomas Monin. © David Parenteau