La montée en puissance de la colère palestinienne
Par N.TPublié le
L’actualité du conflit israélo-palestinien se décline au rythme des attaques à l’arme blanche perpétrées ces derniers jours par de jeunes Palestiniens sur des civils ou des policiers israéliens, actes commis au grand jour, sur la voie publique, qui se soldent, le plus souvent, par la mort de la plupart de leurs auteurs, aussitôt abattus par les forces de sécurité. Des candidats désespérés au «martyr», témoins sacrifiés de l’exaspération qui gagne la jeunesse.
«Voyant que leurs dirigeants ne les protégeaient pas, ils ont décidé de se défendre. Voilà le résultat de la politique israélienne de confiscation des terres, des attaques contre Al-Aqsa et de la négligence de la communauté internationale», explique Bassem Naïm, président du Conseil pour les relations internationales et ancien ministre de la Santé du Hamas, cité par le journal «le Monde» (12 octobre). Le mouvement islamiste s’empresse ainsi de récupérer ces actes suicidaires de jeunes Palestiniens, appelant à une troisième Intifada.
Les palestiniens dans les abysses du désespoir...
Du côté israélien, Benyamin Netanyahou adopte sans surprise la posture de la légitime défense contre une explosion «d’actes terroristes» dont il attribue la responsabilité aux islamistes. Or, bien plus qu’une flambée terroriste, c’est en réalité la montée en puissance de la colère palestinienne face au statu quo entretenu par le gouvernement de droite-extrême droite israélien, entre une répression systématique et sanglante des Arabes en Israël et en Cisjordanie, un blocus criminel autour de la bande de Gaza et le développement permanent de la colonisation qui brise l’espoir d’une solution à deux États.
Israël est au summum de sa puissance et la population palestinienne dans les abysses du désespoir. Quelque 24 Palestiniens ont été tués depuis le début du mois d’octobre. Plus de 1 300 d’entre eux ont été blessés par balles réelles ou en caoutchouc depuis 10 jours, soit 130 par jour.