Italie : une taxe de 2 euros sur les colis Shein et Temu, et doublement de la taxe sur les transactions financières
L'Italie s'apprête à frapper au portefeuille les géants chinois du e-commerce. Le gouvernement de Giorgia Meloni a annoncé l'instauration d'une taxe de 2 euros sur chaque colis importé de pays hors Union européenne, ainsi qu'un doublement de la taxe sur les transactions financières.
Shein et Temu dans le viseur
Cette nouvelle taxe de 2 euros par colis concernera les envois d'une valeur inférieure à 150 euros, soit la grande majorité des achats effectués sur des plateformes comme Shein ou Temu. L'objectif affiché : protéger l'industrie textile italienne, fleuron de l'économie nationale, face à la concurrence des produits asiatiques à bas prix.
Les recettes attendues sont conséquentes : 122,5 millions d'euros dès 2026, puis 245 millions d'euros par an à partir de 2027. Une manne fiscale qui devrait contribuer à rééquilibrer les finances publiques d'un pays dont la pression fiscale atteint déjà 42,8 % du PIB – l'une des plus élevées des économies développées.
Transactions boursières : les taux doublent
Le gouvernement italien prévoit également de doubler la taxe sur les transferts d'actions et autres instruments financiers. Les nouveaux taux passeront de 0,1 % à 0,2 % sur les marchés réglementés, et de 0,2 % à 0,4 % sur les marchés non réglementés.
Cette mesure devrait générer 337 millions d'euros de recettes supplémentaires par an à partir de 2026. Une décision qui pourrait toutefois inquiéter les investisseurs et affecter l'attractivité de la place financière italienne.
Locations touristiques et assurances auto touchées
D'autres mesures fiscales accompagnent ces annonces. La taxe sur les primes d'assurance automobile passera de 2,5 % à 12,5 %, une hausse spectaculaire qui se répercutera sur le coût des contrats pour les automobilistes italiens.
Concernant les locations de courte durée type Airbnb, le seuil à partir duquel un propriétaire doit s'enregistrer comme entreprise passe de 5 à 3 logements. Une mesure qui vise à encadrer davantage ce secteur en pleine expansion, bien que Rome ait refusé de supprimer le régime fiscal avantageux dont bénéficient ces locations, malgré les pressions européennes liées au surtourisme.
Enfin, de nouvelles restrictions limiteront la capacité des banques à utiliser leurs pertes antérieures pour réduire leur facture fiscale.