"C'est de la dignité de notre République qu'il est question" André Chassaigne (PCF), président des députés du Front de gauche... (DR)

France : l’expulsion de Léonarda suscite de nombreuses réactions dans la classe politique

De nombreuses personnalités politiques ont réagi à l’interpellation de l'adolescente kosovar dans un bus scolaire préalablement à son expulsion avec le reste sa famille. La pratique de la police a visiblement choqué jusque dans le camp du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. Ce dernier se classerait par ailleurs en tête des personnalités préférées des français.

 « Ca fait honte à notre pays. Que l'on puisse faire interférer les questions d'expulsion avec l'école, en plus, ça ajoute à la gravité. Je crois que le président de la République doit prendre toutes ses responsabilités et avoir des mots forts par rapport à ce qui s'est passé. C'est de la dignité de notre République qu'il est question », a déclaré André Chassaigne (PCF), président des députés du Front de gauche, interrogé par la presse dans les couloirs de l’Assemblée nationale.

« Cette rafle et ces expulsions sordides rappellent qu'en matière de chasse aux sans-papiers, Valls vaut Hortefeux et Guéant, et que Hollande vaut Sarkozy. Tous courent après le Front national ; mais au lieu de le combattre, ils lui font la courte échelle », a pour sa part dénoncé Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière), dans un communiqué.

Des personnalités socialistes ont à leur tour tenu à exprimer leur opposition à une pratique qui avait cours sous le règne de Nicolas Sarkozy.

Thierry Mandon, porte-parole du groupe PS à l'Assemblée :  « La gauche est froissée par la façon dont les choses se sont passées, elle n'accepte pas ça. Elle attend que l'Etat soit plus fraternel tout en restant ferme quand la règle doit s'appliquer ».

Elisabeth Guigou (PS), présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée : « Il est certes nécessaire de faire respecter la loi et les décisions de justice, mais il n'est pas acceptable d'interpeller des personnes en situation irrégulière, à plus forte raison des enfants, dans l'école, lors de sorties scolaires ou aux abords des écoles. Les conditions d'application de la circulaire du 28 novembre 2012 doivent être davantage précisées afin que les procédures de reconduite de personnes à la frontière respectent leur dignité ».

Christian Paul, député PS de la Nièvre : « J'ai été choqué par la méthode. Le Parti socialiste avait signé l'appel du Réseau éducation sans frontières ("Pour le respect par l'Etat des droits de l'enfant et de sa famille" en 2009). L'application du droit et les contraintes propres à un parti de gouvernement ne conduisent jamais à oublier les principes que nous avons défendus. (...) Nos valeurs sont les mêmes avant et après l'exercice des responsabilités gouvernementales ».

Pascal Cherki, député PS de Paris : « C'est un acte extrêmement choquant, ça s'est fait à l'insu du ministre de l'Intérieur. Je pense que le préfet en porte une responsabilité importante. Je ne crois pas un seul instant que le ministre de l'Intérieur ait pu donner des instructions en ce sens. Il faut qu'on fasse un exemple et que les services de l'Etat appliquent correctement les instructions du gouvernement ».

Jacques Myard, député UMP des Yvelines : « L'humanisme, je le partage, l'émotion, je peux la comprendre, mais il faut des règles (...). S'il n'y a pas un message clair sur l'immigration irrégulière, en disant que tout être qui est situé sur le territoire français en situation irrégulière a vocation à être reconduit à la frontière, on va créer un appel d'air, et on n'aura pas une injustice, on en créera dix, vingt, trente, voire des centaines de milliers ».