Mort de l’artiste algérienne Soraya Kinane en Espagne: le rossignol oranais s’est éteint
Par N.TPublié le
La présidente de l’association Casa Argelia de Valencia a annoncé le décès de la chanteuse algérienne Soraya Kinane, cette semaine, des suites d’une longue maladie, à l’âge de 55 ans. Décédée à l’hôpital de la petite ville de Dénia, dans la région d’Alicante, en Espagne,
Soraya Kinane était sous assistance respiratoire, avant d’être débranchée, après l’annonce de sa mort clinique par les médecins.
Souffrant d’un cancer mammaire, la chanteuse algérienne avait lutté longtemps contre le mal qui la rongeait petit à petit. L’artiste résidait depuis plusieurs années en Espagne, elle avait animé plusieurs galas et soirées, notamment avec l’Association algérienne de Valencia qui l’avait sollicitée maintes fois pour célébrer les fêtes nationales algériennes.
Très appréciée par la communauté algérienne résidant en Espagne, la chanteuse oranaise comptait un public fidèle et une audience très appréciable. Faut-il rappeler que Soraya Kinane tenait un des répertoires les plus représentatifs de la chanson populaire oranaise, avant d’émigrer en terre ibérique. Elle se produisait souvent à la télévision algérienne, animait des soirées dans plusieurs villes algériennes, particulièrement dans la capitale de l’Ouest. Sa voix très expressive, son interprétation et sa diction en font sans doute la dernière chanteuse oranaise, après la mort de Sabah Es Saghira, inspirée par les artistes comme Blaoui Houari et Ahmed Wahbi. Dans la lignée de la pure chanson populaire oranaise, soulignent les critiques artistiques spécialistes de la chanson oranaise, Soraya Kinane avait séduit un public de connaisseurs et continue aujourd’hui d’inspirer les nouvelles générations d’artistes. Mêlant poésie populaire et touches musicales modernes, la défunte artiste avait réussi le pari d’imposer sa propre conception de la chanson oranaise. Plusieurs de ses titres avaient remporté un vif succès auprès du public.
Le répertoire poétique inspiré des plus grands poètes populaires de l’Ouest algérien avait fait d’elle l’égérie de ce genre en Espagne auprès de l’émigration algérienne et du public espagnol féru de la chanson algérienne. « Elle a donné des leçons d’humanité, de comportement à l’endroit des Algériens. Nous venons de perdre une grande chanteuse », regrette la présidente de l’association algérienne Casa Argelia de Valencia. Rendant hommage à la chanteuse, Houria Sehili nous déclarait que le monde artistique algérien est aujourd’hui en deuil. Et nous informe que son association avait informé le consulat d’Algérie à Alicante et avait adressé une lettre à la ministre de la Culture pour demander la prise en charge du rapatriement de la dépouille de l’artiste, pour être enterrée auprès des siens à Oran.
«Ce serait rendre hommage à celle qui avait des qualités de partage et avait brillé par son humilité », soulignait la présidente de l’association algérienne. Avant d’ajouter que l’artiste est morte digne sur son lit d’hôpital.
Soraya Kinane a quitté la scène, celle de l’art et celle de la vie, un peu sur la pointe des pieds. Elle tire sa révérence et laisse en héritage pour les générations futures un répertoire et des souvenirs d’une femme vouée à ses enfants, son mari et son art.