Tunisie: un second détenu salafiste décède suite à une grève de la faim de 60 jours
Par N.TPublié le
Mohamed Bakhti, l’une des figures du salafisme djihadiste en Tunisie, a rendu l’âme dans la nuit du 16 au 17 novembre, après deux mois d’une grève de la faim entamée suite à son arrestation, peu après l’attaque de l’ambassade des Etats-Unis, le 14 septembre dernier, rapporte la presse locale. C’est le deuxième islamiste qui décède dans ces conditions cette semaine.
« Tous ceux qui ont participé à la mort de Béchir Golli et Mohamed Bakhti devront assumer leur responsabilité et être jugés », a martelé l'avocat, Abdelbasset Ben Mbarek sur les ondes de Shems Fm, rappelant qu'un autre de ses clients, Bechir Gholli, était mort jeudi après avoir refusé de s'alimenter en détention pendant près de 60 jours.
Le mouvement Wafa, présidé par Abderraouf Ayadi, a appelé, dans un communiqué publié samedi 17 novembre 2012, à la démission de Noureddine Bhiri, ministre de la Justice, ainsi que du directeur général des établissements pénitentiaires.
Les salafistes à l’origine de nombreux actes de violence…
« Il est inacceptable qu’après la révolution tunisienne, nous ayons deux prisonniers qui décèdent des suites d’une grève de la faim. Nous demandons au ministre de la Justice et au directeur général des établissements pénitentiaires, d’assumer leur entière responsabilité dans cette tragédie et de présenter leur démission ! », a déclaré Azed Badi, membre du mouvement Wafa et député à l’Assemblée nationale constituante, sur les ondes de Mosaïque Fm.
Le parti Ennahda, qui dirige la coalition gouvernementale, a appelé dans un communiqué à une "enquête rapide et transparente" pour déterminer les "circonstances de l'arrestation et de la détention (des victimes) ainsi que les causes des décès et de la grève de la faim", rapporte l’AFP.
Mohamed Bakhti avait été condamné en 2007 à 12 ans de prison après des affrontements sanglants entre l'armée et des islamistes à Soliman, près de Tunis, sous le président Zine El Abidine Ben Ali, Mohamed Bakhti a bénéficié de l'amnistie décrétée après la révolution de janvier 2011.
Il était par ailleurs un des principaux meneurs du mouvement voulant imposer le port du niqab à l'université. Les salafistes tunisiens sont à l’origine de plusieurs actes de violence organisés depuis l’instauration du nouveau régime.