Tunisie : la société civile tente de s’organiser pour faire barrage à l’islamisme
Par yazPublié le
Les violences de ces derniers jours déclenchées par les salafistes ont à l’évidence provoqué un sursaut en Tunisie. La société civile tente de constituer un front républicain pour faire barrage à l’islamise et proposer une alternative au mouvement Ennahda qui s’est largement nourri de la détresse des couches populaire et de la peur du chaos après la chute du régime de Ben Ali.
L'ancien premier ministre Beji Caïd Essebsi, 84 ans, ancien compagnon de route de Bourguiba, plusieurs fois ministre des années 1960 à la fin des années 1980, figure parmi les initiateurs de ce rassemblement autour du parti qu’il vient de fonder : «l'Appel de la Tunisie ».
Devant environ 3000 supporters réunis le week-end dernier dans la salle du Palais des congrès de Tunis, M Caid Essebsi accompagné de Taïeb Baccouche, ancien secrétaire général de l'UGTT a dénoncer les récentes agressions contre les hommes de culture et leurs œuvres.
Le désarroi des modernistes et des laïcs…
«Une société sans création n'a pas d'avenir», a-t-il dit, rappelant qu'«il n'y a pas de clergé en islam» et que le peuple tunisien, musulman, n'avait pas besoin d'un gouvernement qui se comporte en «tuteur» et délivre «un discours de mosquée».
L’ancien premier ministre a dénoncé «ces gens qui ne croient pas en l'État tunisien» et qui «n'ont pas digéré la modernité tunisienne de ces cinquante dernières années», affirmant que «les acquis de la société tunisienne doivent être maintenus».
L’initiative de Beji Caïd Essebsi témoigne du désarroi des modernistes et des laïcs face à la montée de l’intégrisme. Elle parle pour l’essentiel à la bourgeoise tunisienne, mais n’en reste pas moins une première étape vers un rassemblement plus large.
La constitution d’un front républicain reste dans tous les cas le passage obligé, sauf à prendre le risque d’une dispersion destructrice à l’image de ce qu’est devenu le camp démocratique en Algérie, une peau de chagrin.