Après le squale de la Grande-Motte, le Top 5 des dernières vidéos de requins !

Depuis le requin bleu de la Grande-Motte, plusieurs autres vidéos de squales ont la cote sur la Toile ! Voici le Top 5 de ces nouvelles vidéos commentées pour Médiaterranée par l’expert Nicolas Ziani, membre du Groupe de Recherche sur les requins en Méditerranée !

1. L’incroyable rencontre avec Deep Blue, titanesque requin blanc femelle !

« Cette première vidéo est le fruit de la rencontre entre le spécialiste des requins mexicain Mauricio Hoyos Padilla, directeur de ‘’Pelagios Kakunja’’ (La Paz) avec la titanesque légitimement baptisée ‘’Deep Blue’’, un grand requin blanc Carcharodon carcharias, une femelle* colossale hôte des Iles Guadalupe au large du Mexique. L’île Guadalupe est une île volcanique mexicaine de l’océan Pacifique située à 241 km des côtes de la péninsule de la Basse-Californie. C'est le point le plus à l’ouest du territoire mexicain. Elle mesure 35 km de long et 9,5 km de large.

Sa première rencontre avec l’animal a eu lieu le 12 juin 2015 à bord de son embarcation, le spécialiste mexicain fut naturellement d’emblée étonné par la taille surprenante de l’animal qu’il découvre depuis le pont de son bateau et en préliminaire grâce à une caméra immergée.

2. La vidéo de la première rencontre avec Deep Blue !

« Suite à la plongée en cage,  Mauricio Hoyos Padilla a approché pacifiquement mais avec précaution, la titanesque Deep Blue qui mesurerait vraisemblablement plus de 6m. Elle représenterait donc le plus gros spécimen de grand requin blanc observé dans le secteur de Guadalupe et l’un des plus gigantesques grands requins blancs jamais approché au Monde en plongée. A savoir que les plus grands spécimens pour cette espèce ont été observés après capture par des pêcheurs dans les eaux de Méditerranée et le seul vrai record documenté serait une femelle de 6,81m capturée à Filfa à Malte le 17 avril 1987. Alessandro De Maddalena, spécialiste italien des requins, notamment du grand requin blanc en particulier en Méditerranée (Banque de Données Italienne sur le Requin Blanc), rapporte de ses observations  trois autres gigantesques spécimens qui dépasseraient les 6m de long capturés dans les eaux italiennes entre 1930 et 1970. Les grands requins blancs de Guadalupe présenteraient étrangement une corpulence nettement plus massive voir hyper développée dans le secteur de Guadalupe comparés à ceux appartenant aux populations sud australiennes ou sud-africaines. L’hypothèse d’un tel gigantisme peut s’expliquer par une différence d’alimentation en qualité et en quantité et, de ce fait, également des stratégies prédatrices différentes sollicitant une plus grande quantité ou une moindre quantité énergétique déployée par les prédateurs pour mener leurs attaques selon leur proie. La célèbre Vallée des Thons offre en effet un garde-manger abondant et facile d’accès pour les grands requins blancs autour de l’Ile qui est incluse au sein d’une réserve marine protégée donc aussi riche en nourriture. La charismatique Deep Blue évolue déjà depuis quelques années dans les eaux claires de Guadalupe, car elle avait vraisemblablement déjà été filmée lors d’un tournage par la chaîne de télévision américaine Discovery. Le grand requin blanc est l’espèce de requin la plus protégée dans le monde, d’ailleurs en lourd déclin en Méditerranée avec plus de 90% d’extinction estimées depuis ces sept dernières années. »

3. Voici le ''boyfriend'' requin blanc de la colossale Deep Blue !

 « Les requins mâles possèdent des prolongements doubles des nageoires pelviennes sous le ventre vers la queue de l’animal qui s’allongent et se durcissent par calcification à maturité sexuelle qui sont leurs organes sexuels externes qui servent à la copulation avec la femelle lors de l’accouplement, les femelles sont ainsi dépourvus de ces prolongements. L’absence de ptérygopodes est nettement visible sur les deux vidéos de Deep Blue, qui est donc une gigantesque femelle. Dans cette troisième vidéo au Top 5 de Médiaterranée, Mauricio Hoyos Padilla présente ce 15 juin, le requin blanc filmé comme le ‘’petit ami’’ de Deep Blue, en précisant que c’est ‘’le plus grand requin blanc mâle’’ qu’il a jamais pu observer personnellement. Cette appellation ‘’boyfriend’’ est amusante et doit rester dans ce ressort, parce qu’il est impossible, au jour d’aujourd’hui, d’en dire plus sur l’état de leurs relations… »

4. Aileron en vue en Méditerranée !

« La quatrième vidéo laisse deviner aux yeux avertis et au savoir des spécialistes de quelle espèce il s’agit, ce qui est relativement complexe (souvent impossible) à partir de telles images où l’on ne distingue qu’une partie de la première nageoire dorsale et une petite extrémité du lobe supérieur de la nageoire caudale, comme c’est le cas sur cette vidéo.

Alessandro De Maddalena, spécialiste italien des requins, a clairement identifié avec l’œil de l’expert l’animal comme un requin mako ou taupe bleue Isurus oxyrinchus, un spécimen juvénile de petite taille, espèce proche parente du grand requin blanc Carcharodon carcharias (Famille des Lamnidés ou ‘’requins taupes’’. L’animal a été filmé en Méditerranée au matin ce 16 juin dans les eaux proches de l'aéroport d’Annaba en Algérie. En effet, il ne s’agit pas d’un autre requin bleu Prionace glauca couramment observé sur nos littoraux méditerranéens depuis ces derniers mois ou d’un jeune grand requin blanc ou d’un jeune requin pèlerin Cetorhinus maximus. L’animal est de petite taille, si on observe la distance entre la première dorsale et l’extrémité du lobe supérieur de la caudale. La hauteur et la forme nette isocèle de la première nageoire dorsale qui est nettement moins large que celle d’un grand requin blanc ou d’un requin pèlerin et l’extrémité du lobe supérieur de la nageoire caudale, et la nage énergique et active caractérisée par des battements rythmiques et puissants de la nageoire caudale, donnent effectivement à penser qu’il s’agit d’une jeune requin mako en nage en surface dans les eaux algériennes. La plupart des requins mako aujourd’hui observés en Méditerranée et sur nos eaux méditerranéennes françaises sont la plupart du temps des juvéniles immatures. Auparavant, il était plus fréquent d’observer dans les eaux de la Grande Bleue ces grands sprinteurs migrateurs hyperactifs, l’un des plus gros spécimens jamais vu au niveau mondial ayant été observé par mon maître et mentor, le spécialiste Christian Capapé, qui fut l’un des pionniers du développement de la recherche sur les requins en Méditerranée, notamment au niveau des eaux méditerranéennes françaises, à partir de 1977. L’animal record capturé en 1973 à Six Flours les Plages dans le Var en 1973 mesurait 4,45 m de long ! »

5. Ce requin zèbre sous le calin de l'homme !

« La cinquième vidéo montre, contrairement à ce qui est indiqué à ce jour sur la chaîne YouTube de l’Aquiarum des Lagons non pas un requin léopard, mais  
 un requin zèbre Stegostoma fasciatum adulte mâle (présence de ptérygopodes) manipulé par un des soigneurs de cet établissement. L’animal tachetée à l’état adulte tient son nom commun de la livrée des jeunes portant des zébrures noires caractéristiques qu’ils perdent ensuite pour devenir tachetés. Il s’agit d’une espèce tropicale affiliée au biotope corallien qui vit sur le fond à de faibles profondeurs jusqu’à 70m. Elle ne présente absolument aucun risque pour l’homme, se nourrissant de petits poissons, de mollusques, de crustacés et d’échinodermes. Elle est couramment maintenue en captivité dans les grands aquariums publics, car elle est de taille modeste, peu mobile et reste pacifique, souvent posé de manière prolongée sur le fond. Lent et docile, dans un bassin d’aquarium ici ou dans son milieu naturel, le requin zèbre peut être facilement approché par les plongeurs et facilement manipulé, car dénué de toute agressivité vis-à-vis de l’homme. De telles manipulations sont pourtant strictement à proscrire pour ne pas déranger et respecter le comportement naturel de l’animal. L’animal captif est ici visiblement habitué à la présence humaine et à des manipulations extrêmes par ses soigneurs. »