"L'Evidence", le loup du Grand Pic Saint-Loup sera observable sur la Place de la Comédie, à Montpellier, les 30 septembre et 1er octobre prochains ! (© Communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup)

Montpellier : le Loup du Pic Saint-Loup va poser ses pattes sur la Comédie et après ?

Dans le cadre de l’évènement Le Grand Pic Saint-Loup fait sa Comédie, "L’Evidence", le loup de Thomas Monin, va descendre de la montagne jusqu’à la célèbre place de Montpellier, les 30 septembre et 1er octobre prochains. Et après, où gambadera le loup qui a remporté l’amour de ses admirateurs ? 

Il était encore une fois un loup, créature artistique de Thomas Monin dénommée "L’Evidence". Arrivé sur le sentier du Pic-Saint Loup à l’automne 2015, l’œuvre monumenthale avait pu être rénovée par Thomas Monin, suite à sa vandalisation. Grâce aux fruits d’un élan citoyen également porté en chœur avec l’artiste par Gwenaëlle Guerlavais, François Baraize et Médiaterranée, partenaires mobilisés sur cette opération de crowfunding à laquelle s’était jointe la Communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup.

Achevée avec succès en forme de beau signe de vitalité positive en ces temps troublés par la crise et le terrorisme, l’opération avait été inaugurée le 20 décembre avec l’installation du loup au pied de l’église de Cazevieille. Depuis, le loup trône majestueusement au cœur de cette commune, au grand bonheur de toutes et tous. Il y restera encore une grosse quarantaine de jours avant de poser ses pattes au cœur de Montpellier, où des centaines de milliers de personnes vont pouvoir l’admirer, de jour, comme de nuit.

« Plutôt que d’afficher des bannières du Grand Pic Saint-Loup de tous les côtés sur la Comédie, il nous est apparu évident que le loup de Thomas Monin était le symbole de notre communauté de communes et de notre envie de création artistique exprimée par notre exposition Aux Bords des Paysage, nous explique Didier Fournials, directeur du pôle communication et culture au Grand Pic-Saint Loup. Donc, nous avons décidé avec l’artiste de faire descendre le loup du Pic pour qu’il s’installe à Montpellier durant les deux jours de l’évènement ».

Itinérances

Quant à savoir si le loup remontera ensuite vers le Pic Saint- Loup ou regagnera son atelier de Lucenay-les-Aix, dans la Nièvre, avant de fouler d’autres terres, c’est toute la question du jour : « Je dois envoyer aujourd’hui un mail aux décideurs politiques du Grand Pic Saint-Loup pour faire le point sur cette question qui doit maintenant être tranchée par qui de droit, précise Didier Fournials. Le grand paradoxe de nos expositions éphémères "Aux bords des paysages", c’est qu’elles ont suscité un grand engouement des administrés et du public en général, ainsi que celui des élus de nos communes qui souhaitent maintenant conserver ces œuvres au départ, de fait, éphémères. Au-delà du Loup, nous avons aussi de grosses demandes pour la conservation de "L’Hirondelle" de Cédric Le Borgne, exposée à Notre-Dame-De-Londres et j’aimerais bien aussi pour ma part conserver "Poutre et chêne", de Rolland Cognet à Cazevieille, ces trois œuvres ayant été exposées dans la 2ème éditions d’Aux bords des Paysages. Comment les politiques vont-ils se positionner sur tout cela ? Est-ce que l’on conserve l’une de ses œuvres, est-ce que l’on conserve ses trois œuvres, est-ce que l’on conserve tout, est-ce que l’on devient un musée à ciel ouvert, est-ce que l’on ne conserve rien au fil des nouvelles expositions éphémères, celle de 2016 étant actuellement en cours ? »

Pour ce qui concerne l’avis personnel de Didier Fournials, le choix n’est pas évident : « sur le plan affectif, je souhaite que le loup reste au Pic Saint-Loup, j’en serai très content ; sur le plan artistique du dialogue que peut avoir l’œuvre avec le public, je ne suis pas sûr qu’il soit bon pour elle de rester avachie aux abords de l’église de Cazevieille, presque comme un chien docile attendant sa gamelle, loin de l’image du loup sauvage qu’il avait lors de son arrivée sur le sentier du Pic Saint-Loup : de ce point de vue, je pense que l’œuvre gagnerait plus à gambader sur d’autres territoires et à dialoguer avec d’autres spectateurs ».

Money

La problématique financière entre-t-elle à nouveau en jeu ? En partie oui, tout est relatif, explique Didier Fournials à Médiaterranée : « Tout dépend de comment on regarde les choses, puisqu’il nous arrive de faire des opérations de communications plus coûteuses que le prix d’achat de cette œuvre et qui s’avèrent bien plus éphémères. S’il y avait un élan citoyen comme celui observé lors de la rénovation, ce serait le signe d’une véritable appropriation par les administrés et le débat serait sans doute tranché, la collectivité mettant également la main au pot, majoritairement. Mais ce n’est que mon avis personnel, ce choix revient aux décideurs politiques, le président Alain Barbe, ses vice-présidents et ses conseillers communautaires. »

« La place de la Comédie est une superbe vitrine, souligne pour sa part Gwenaëlle Guerlavais, de la "dream team" qui s’est constituée pour la restauration du loup du Pic Saint-Loup et sa sauvegarde sur le site. Le plus grand nombre va pouvoir admirer notre "loup du Pic" et connaître son histoire, celle de sa restauration grâce à un formidable élan populaire ! Il est devenu un vrai symbole, à la fois d’une mobilisation citoyenne, mais aussi de notre territoire. A ce titre, il serait fort dommage que la Communauté de Communes n’aille pas jusqu’au bout de cette aventure et n’achète finalement pas l’œuvre comme cela a pu être évoqué jusqu’ici… »

Image retirée.

"L'Evidence", de Thomas Monin. (© Magalie Vassenet)

Pour ce qui concerne Médiaterranée, tous ces faits parlent également d’eux-mêmes, au risque de se répéter "un poil" : de très nombreux héraultais, à commencer par les habitants du Grand Pic Saint-Loup, se sont immédiatement épris de cette œuvre d’art magistrale, s’y sont identifiés et ont dialogué avec elle, jusqu’à concourir à sa restauration à la faveur d’un crowfunding citoyen auquel la collectivité a également pris part au pot. Et alors que l’œuvre devait repartir du Pic Saint Loup le 1er novembre 2015, elle s’y trouve toujours et sera rien de moins que l’emblème de la communauté de commune sur la place de l’œuf de la capitale héraultaise…

Le point de vue de Médiaterranée

Le départ du loup du Pic Saint-Loup laisserait sans nul doute un grand vide et serait un véritable arrache-cœur pour tous ceux qui se sont mobilisés jusqu’ici afin d’offrir au Grand Pic Saint-Loup sa beauté de loup, comme seule "L’Evidence" peut aujourd'hui le lui apporter. En attendant les décisions politiques et les toujours possibles initiatives citoyennes, initiatives citoyennes qui risquent cependant de se lasser d’être encore sollicitées pour exprimer leur sensibilité à cette œuvre d’art majeure, Médiaterranée vous invite à nouveau à contempler le loup du Pic Saint-Loup dans son environnement naturel de Cazevieille et vous donne rendez-vous le 30 septembre et le 1er octobre sur la Place de la Comédie à Montpellier ! Et si le Grand Pic-Saint Loup pouvait devenir dans la belle foulée de "L’Evidence" « un grand musée à ciel ouvert », pourquoi pas ? Ne serait-ce pas un grand plus pour le Grand Pic Saint-Loup qui représente 10% du territoire du département de l’Hérault et rassemble quelque 47 000 âmes, hors flux touristiques ? A suivre...

Image retirée.