Algérie : Abdelaziz Bouteflika réélu sans surprise avec plus de 80%

Abdelaziz Bouteflika a été réélu sans surprise dans un fauteuil, avec un score officiellement annoncé vendredi 18 avril par le ministre de l’Intérieur, de plus de 80% des voix, loin devant Ali Benflis qui n’aurait obtenu que 12% des suffrages.

Le taux de participation s'est établi à 51,7 %. Ce taux est en net recul par rapport à celui de 74 % annoncé en 2009.

Le plus fort taux d'abstention a été enregistré en Kabylie (autour de 25 % de participation), où des incidents ont fait 70 blessés dans le département de Bouira. Les électeurs de la capitale n'ont pas non plus été très nombreux à se rendre aux urnes, avec un taux de participation de seulement 37 % à Alger.

Outre la participation, c'est la fraude qui fait désormais débat. Ali Benflis, ex-premier ministre et principal rival d'Abdelaziz Bouteflika, a affirmé après avoir voté que "la fraude [avait] déjà commencé".

Les partisans d’Abdelaziz Bouteflika ont commencé à célébrer sa victoire dès la fermeture des bureaux de vote. Jeudi soir, des cortèges de voitures, ornées du drapeau national et du portrait du président Bouteflika, sillonnaient à coups de klaxon les principales artères de la capitale.

Un feu d'artifice a même été tiré sur la place de la Grande-Poste, au cœur d'Alger. Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, affaibli par la maladie, briguait un quatrième mandat après quinze ans de pouvoir, face à cinq candidats, dont Ali Benflis.

Bouteflika a annoncé le 21 février 2014 sa décision de se représenter sur fond de profondes divergences au sein de l'armée. Son élection rassure surtout une horde d'affairistes qui amassent une fortune colossale en tirant profit d'un contexte de corruption massive. L’Algérie rentre dans tous les cas dans une période de grande incertitude.