Algérie : guerre ouverte pour la succession à Bouteflika
Par N.TPublié le
Le pouvoir algérien est sur les dents. Le traitement de l’information sur l’état de santé de Bouteflika embarrasse en haut lieu et sème à l’évidence une panique qui a déjà conduit au pire en la matière : l’acte de censure, menace qui semblait pourtant appartenir à un passé révolu, à la triste période des années de plomb, du parti unique.
Samedi soir, les deux pages du quotidien « Mon journal » traitant de la santé du président Bouteflika et rapportant surtout son état de « coma profond » n’ont pas échappé à l’œil des autorités grand ouvert au pied des rotatives de l’imprimerie publique.
Le directeur de la publication, Aboud Hichem, a été aussitôt sommé de retirer ces feuillets. L’impossibilité technique invoquée par ce dernier s’est soldée par une interdiction de parution, assortie quelques heures plus tard d’une poursuite pour « atteinte à la sécurité de l’Etat, à l’unité nationale et à la stabilité et au bon fonctionnement des institutions ». Diable !
Le patron de presse censuré est accusé d’avoir divulgué des informations « infondées ». Officier à la retraite des « services » et sans doute encore en lien avec d’obscures ramifications des réseaux de barbouzes, M Aboud affirme quant à lui détenir ces infos de "sources médicales" et de sources "proches de la présidence de la République ".
On l’aura vite compris, le « statut » du personnage et la célérité dont ont fait preuve les autorités pour le mettre en veilleuse sont le signe évident d’un remue-ménage dans les coulisses du pouvoir. Les couteaux sont tirés. L’Algérie entre dans une phase d’incertitude sur fond de guerre ouverte pour la succession au président Abdelaziz Bouteflika.