le vice-premier ministre syrien, Qadri Jamil (Xinhua)

Syrie: Damas serait disposée à négocier la démission de Bachar al-Assad

C’est le tout dernier rebondissement dans le conflit qui oppose le pouvoir syrien et les insurgés et dont les victimes, des civils pour l’essentiel, se comptent par dizaines de milliers: selon le vice-premier ministre syrien, Qadri Jamil, Damas serait disposée à négocier la démission de Bachar al-Assad. Le numéro deux aurait fait cette déclaration mardi 21 août à Moscou.

«Pendant le processus de négociations, on peut étudier toutes les questions et nous sommes prêts à étudier même cette question (la démission de Bachar al-Assad, Ndlr)», a déclaré à Moscou le vice-Premier ministre syrien, à l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, rapporte l’AFP.

Mais a-t-il ajouté, l'idée «d'une démission comme condition pour mener un dialogue - cela signifie de facto qu'il est impossible d'ouvrir ce dialogue»

L’opposition ne voit évidemment pas les choses sous cet angle. Le départ de Bachar al-Assad constitue une condition non négociable. «On ne va pas négocier la sortie (de Bachar al-Assad, Ndlr), il doit sortir, point à la ligne», a martelé ce mardi, Burhan Ghalioun, membre du conseil exécutif du Conseil National Syrien (CNS), principale force d’opposition, reçu à l'Elysée.

Un gouvernement de transition...

Le CNS «étudie» la formation d'un «gouvernement de transition», a annoncé par ailleurs son président, Abdel Basset Sayda, à l'issue d'un entretien à l'Elysée avec François Hollande.

«C'est un processus qui demande beaucoup de consultations, il ne faut pas aller trop vite mais le conseil national syrien tente d'y parvenir le plus rapidement possible», a-t-il poursuivi devant la presse.

Interrogé sur la formation d'un gouvernement en exil, Abdel Basset Sayda a souligné que, pour le CNS, «l'essentiel» était la formation d'un gouvernement de «l'intérieur», ouvert à toutes les composantes de la société syrienne, y compris à la communauté alaouite dont est issu le président syrien.

Sur le terrain, les combats se poursuivent et redoublent de violence. Les combattants de l'Armée syrienne libre (ASL) affirment contrôler près des deux-tiers d'Alep. Les services de sécurité de Bachar al-Assad récusent totalement cette version.