le Qatar continue de fournir une aide militaire à des groupes armés islamistes... (DR)

Le Qatar en perte de vitesse face aux développements des crises dans le monde arabe

La monarchie pétrolière, principal soutien des Frères musulmans, perd du terrain dans la diplomatie arabe au profit de l’Arabie Saoudite depuis la chute de l’égyptien Mohamed Morsi et les rebondissements dans la crise syrienne.  

« Avec l'effondrement du pouvoir des Frères musulmans en Egypte, le compte à rebours de la fin de l'influence du Qatar a commencé », estime Antoine Basbous, responsable de l'Observatoire des pays arabes basé à Paris.

« Cela s'est répercuté négativement sur les islamistes en Tunisie et les milices proches des Frères musulmans en Libye », ajoute-t-il.

Le Qatar a soutenu politiquement, financièrement et par le biais de la puissante chaîne Al-Jazeera, les Frères musulmans en Egypte, ainsi que le mouvement Ennahda en Tunisie, comme il s'était impliqué militairement dans le soulèvement libyen.

Il s'est également impliqué à fond dans la crise syrienne. Mais « l'influence du Qatar sur l'opposition syrienne a beaucoup faibli, c'est l'Arabie saoudite qui a désormais la main haute sur le dossier syrien », affirme un opposant syrien cité par l’AFP qui a requis l'anonymat.

C'est un proche du royaume saoudien, Ahmad Jarba, qui a été élu à la tête de la coalition de l'opposition syrienne en juillet dernier. Il a imposé Ahmad Tomeh, également proche de Ryad, comme Premier ministre intérimaire le 14 septembre.

Le Qatar continue cependant de fournir une aide militaire à des groupes armés islamistes, en coordination avec le Turquie, selon l'opposant syrien.

Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani avait cédé le 25 juin le pouvoir à son fils, alors que son pays semblait encore à l'apogée de son influence dans le monde arabe.

Pour Antoine Basbous, « le nouvel émir ne veut plus du rêve impossible des deux Hamad (l'ancien émir et son Premier ministre) car prendre le leadership du monde arabe à travers les frères musulmans et la chaîne Al Jazeera dépasse les capacités du Qatar ».

Neil Partrick, analyste spécialisé dans le Golfe, estime de son côté que « l'influence régionale du Qatar s'est beaucoup réduite depuis le coup d'Etat en Egypte, mais ce pays a toujours un poids économique, régional et international ».