Le policier clame son innocence et dénonce "un acharnement judiciaire ". (DR)

Accusé d’avoir tué son épouse, un policier crie au complot

Le fonctionnaire de police Jacques Prévosto comparaîtra à partir de lundi devant la cour d’assises de l’Hérault, à Montpellier, en Languedoc-Roussillon. Accusé du meurtre de son épouse, également policière, il clame son innocence et dénonce «un acharnement judiciaire», affirmant que celle-ci s’est suicidée.

Les faits remontent au 5 juillet 2009, lorsque vers 22h15, Prévosto appelle les secours, affirmant que son véhicule a pris feu avec son épouse à l'intérieur sur la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute A75, en direction de Pézenas, toujours dans l'Hérault.

A l'arrivée des secours, Mme Prévosto, 34 ans, est décédée. Le comportement jugé étrange du mari, ainsi que certains éléments matériels, conduisent aussitôt les sauveteurs, puis les enquêteurs, à le soupçonner.

Les premières analyses démontrent en plus que la victime a été aspergée de substances inflammables. Les analyses toxicologiques révèlent une quantité de 9 à 12 cachets de somnifère.

Maquiller le suicide en mort accidentelle…

M. Prévosto affirmera alors que son épouse a volontairement absorbé les médicaments avant de s’étrangler.

L’histoire se complique cependant pour le suspect quand ce dernier avoue avoir voulu maquiller le suicide en mort accidentelle. La crainte d’être accusé de complicité pour le suicide, car il avait fourni certains des cachets et pour toucher l'assurance-vie, dira-t-il.

« C'est tout le paradoxe de ce dossier. S'il est innocent, il est victime d'un coup du sort totalement extraordinaire. S'il est coupable, c'est le coupable le plus stupide qu'on ait jamais vu parce qu'il a laissé des indices partout », commente son avocat Luc Abratkiewicz.

L’avocat regrette toutefois que les magistrats instructeurs aient choisi de confier l'enquête aux collègues de la victime et non à la gendarmerie.

 Mise à jour du 29 juin, à 17h30 : Le fonctionnaire de police Jacques Prévosto a avoué hier soir, au cœur de la Cour d'assises de l'Hérault, et un jour avant l'issue de son procès, qu'il était coupable du meurtre de son épouse. Un aveux formulé en ces termes rapportés par Midi Libre (29.06.12) : « Pour la mémoire de Marie. Pour le pardon de mes enfants... C’est ce qui me permettait de lutter... Comme de toute façon, vous le savez... Je suis coupable. Je suis coupable. Je n’en dirai pas plus. C’est au-dessus de mes forces. » Verdict à suivre...

Mise à jour du 30 juin, à 11h30 : Suite à son aveu, Jacques Prévosto a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle, hier soir, pour l'assassinat de sa femme.