Le Qatar financerait un fond d'au moins de 100 miilions de dollars... (DR)

L’argent du Qatar au secours des banlieues françaises et des zones rurales paupérisées

Le richissime émirat du Qatar va financer un fond spécial destiné aux banlieues françaises ainsi qu’aux zones rurales paupérisées. Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, vient d’officialiser la mise en place de ce « partenariat » avec une participation française, révèle lundi 24 septembre le quotidien Libération.

Le journal croit savoir que le fond sera « d’au moins 100 millions de dollars », contre les 50 millions proposés en 2011 par Doha en réponse à des sollicitations de l’Association nationale des élus locaux pour la diversité (Aneld).

Argument de poids avancé alors par son président, Kamel Hamza, conseiller municipal de la Courneuve : « le taux de chômage dans certaines zones urbaines sensibles atteint 40% chez les jeunes. Il est urgent de stimuler le tissu économique. Je ne vois pas pourquoi le Qatar ne pourrait pas nous aider »

Campagne présidentielle oblige, ces contacts avaient été gelés sur ordre du ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy craignant le mauvais effet sur l’opinion avec un Front National en embuscade prompt à dénoncer ce coup de pouce des arabes aux arabes qui vivent dans les banlieues.

Un empire de 2,5 à 3 milliards d’euros…

Qu’à cela ne tienne ! Le dossier quasiment ficelé, suscitant même des centaines de projets de la part des jeunes selon l’Anel citée par Libération, s’est vite imposé au gouvernement socialiste. Ce dernier vient d’adopter la formule d’une participation conjointe franco-qatari, avec bien entendu une contribution largement plus élevée de l’Emirat.

L’arrivée dans les banlieues de ces fonds élargit le champ d’intervention du Qatar. L’Emirat est déjà présent dans le capital de plusieurs entreprises, dont Suez, LVMH, Vivendi, Total, Veolia, Vinci… Il « accompagne » également les compagnies françaises sur des contrats au Moyen-Orient, mais avec des participations majoritaires cette fois.

Soigneusement traité par le gouvernement précédent qui a exonéré la famille royale de tout impôt sur les plus-values, l’émirat enchaîne les acquisitions dans l’immobilier de luxe. Il s’est ainsi offert, le Martinez à Cannes, le Palais de la Méditerranée à Nice, le Concorde Lafayette, l’Hôtel du Louvre à Paris, Le Royal Monceau, l’hôtel Lambert, le centre de conférence Kleber, le centre commercial Elysée 26…. un empire évalué entre 2,5 et 3 milliards d’euros.