Farafina Dream: l'album de tous les défis pour Seydou DRAME
Par tatianaPublié le
Chanteur, compositeur, interprète et animateur d'ateliers de percussions, Seydou DRAME est un artiste complet. En 2007, il sortait son premier album intitulé "l'Escale Mandingue". Il y abordait des thèmes qui lui sont chers tels que la douleur, la fraternité, l'amour. Entré en studio en février 2013, sept ans plus tard, il revient sur le devant de la scène avec un nouvel opus: Farafina Dream. Le chanteur a bien voulu nous en dire un peu plus.
-Quels ont été vos débuts dans la musique?
-J'ai toujours été attiré par la musique et ceci, depuis mon plus jeune âge. A mon retour de l'école, je m'exerçais quotidiennement à la percussion sur des boîtes de conserves. Quelques années plus tard, je devenais vendeur dans un magasin de disques à Bouaké, ma ville natale. De fil en aiguille, je me suis fait connaitre comme animateur de soirées, de fêtes familiales. Ce n'est qu'en 1992 que j'ai intégré l'ensemble artistique Foliba d'Adama DRAME avec qui j'ai tourné en Afrique et en Europe pendant 6 ans.
Farafina Dream est le nom de votre deuxième album. Ce nom a-t-il une signification, une explication?
-C’est Farafina dream ou en français "rêve africain". J'ai choisi ce nom parce que mon album est entièrement dédié à la jeunesse de mon continent, l'Afrique. Je m'adresse à cette jeunesse qui a du mal à voir le bout du tunnel face à un système qui les laisse au bord du chemin. Je leur demande de se lever, de relever le défi qui est un rêve de 400 ans. Lorsque je dis 400 ans, je fais allusion à la colonisation, la traite négrière. Qu’il y ait des visionnaires parmi eux pour relever le défi.
-Votre premier album l'Escale Mandingue, sorti en 2007, était très percussif et aux couleurs africaines. Quelle sera la particularité de votre nouvel album?
-Dans ce deuxième album, j'ai innové. Contrairement à mon premier, j'ai composé quelques titres et refrains en français. J'ai incorporé de la basse, de la batterie, de la guitare et des voix harmoniques dans le but d'apporter de la modernité et d'attirer un nouveau public. Qu'ils viennent à la découverte de cette musique africaine. Cette musique africaine est trop longtemps restée caricaturée et fermée. Ce n'est pas que du tam-tam, vous savez? La musique africaine est structurée.
-Combien de titres figurent sur cet album? Avez-vous collaboré avec d'autres artistes, et musiciens?
-Il y a onze titres. Sur cet album, j'ai travaillé avec un célèbre guitariste français: Jean François Kellner mais aussi une chanteuse guinéenne venue de Paris: Fanta Marra. Avec elle j'ai fait un featuring sur une chanson en hommage à ma mère décédée.
-De 2007 à 2014, pourquoi avoir attendu sept ans pour sortir un nouvel album?
-Je suis perfectionniste vous savez? (rires) J'ai mis ce temps à profit. J’ai eu le temps de rencontrer d'autres musiciens. J'ai eu le temps de me remettre en question et d'apprendre un peu plus pour ne plus faire d'erreurs. Comme on le dit souvent, j'ai reculé pour mieux sauter.
-Sans vouloir être indiscrète, combien vous a coûté la préparation de ce nouvel album?
-Beaucoup d'argent, ça m'a coûté. Je ne me hasarderai pas à dire la somme mais cet album a nécessité beaucoup de fonds. Je vais d'ailleurs remercier Audiens, fonds de professionnalisation et de solidarité pour leur aide, leur soutien.
-Marseille a été capitale de la culture en 2013. En tant qu'artiste installé à Marseille, ce statut de la ville vous a-t-il aidé à vous promouvoir?
-A vrai dire, l'année 2013 a été l'année où je n'ai fait aucun concert, aucune demande de projet. Je suis juste rentré en studio en février pour préparer le nouvel opus. Marseille capitale de la culture ne m'a pas aidé plus que cela.
-Pour quelle date est prévue la sortie de l'album et avez-vous déjà prévu des tournées?
-La sortie est prévue pour le mois de mars. Des tournées sont prévues sur le plan national à Marseille et Paris puis à l'international à Bouaké et à Abidjan. Les dates seront connues ultérieurement, à la sortie de l'album.
-Est-ce facile de combiner vie de famille et vie d'artiste?
-Ce n'est pas facile d'autant plus que l'artiste a une vie instable, des allers-retours incessants. Mais, je peux dire que j'ai de la chance. J'ai une femme qui me soutient, qui partage ma passion, et qui m'accompagne. Ce qui rend la chose plus facile.