«Christian Estrosi se cache derrière l'utilité publique» pour fermer le lieu de culte (DR)

Nice : le député-maire Christian Estrosi «ne veut pas de mosquée dans la rue où il est né… »

Le Conseil municipal de Nice a voté lundi 25 juin la fermeture d'une salle de prière musulmane pour la transformer en poste de police. Le maire avait pris au préalable le soin de justifier la réaffectation du local pour des raisons de «sécurité», à l’appui d’un rapport de la commission concernée.

Le maire a sollicité du préfet l'ouverture d'une enquête confirmant « l’utilité publique » du poste de police à l’endroit désigné. La ville de Nice pourrait alors se porter acquéreur du local, et y faire les travaux d'aménagement nécessaires.

Petit problème : le local en question est loué à l’association el-Wajiz, gestionnaire du lieu de culte et celle-ci n’a pas l’intention de laisser ainsi dépouiller.

«Christian Estrosi ne veut pas de mosquée dans la rue où il est né», dénonce Kevin Selles responsable de l’association, qui affirme que le local a été "mis aux normes à 100%", contrairement aux conclusions de la commission.

On l’attaquera en justice pour discrimination

«On a fait un tas de démarches, mais on n'a jamais eu de réponses. Ils ne veulent pas nous donner l'autorisation» et aujourd'hui, «Christian Estrosi se cache derrière l'utilité publique», explique le dirigeant associatif, cité par l’AFP.

Selon lui, c'est « le cinquième lieu musulman que la mairie fait préempter, c'est de la discrimination. Si l'enquête de la préfecture arrive à la conclusion qu'il faut préempter le lieu, on l'attaquera en justice pour discrimination ».

Le conseiller municipal d'opposition, Razak Fetnan (PS), s'est indigné pour sa part d'une énième « discrimination envers une communauté religieuse », rapporte l'AFP, estimant qu'un poste de police municipal à cet emplacement n'a rien d'obligatoire.