Alain Juppé a estimé que les "conditions de sa médiation n'étaient pas réunies..." (DR)

La droite française dans la tourmente: le casque bleu Juppé lève le camp

La droite française continue à se déchirer. La médiation entre les deux rivaux qui se disputent la présidence de l'UMP paraissait pourtant possible avec le concours de l'ancien premier ministre, Alain Juppé. Coup de théâtre: ce dernier a annoncé dimanche 25 novembre vers 19h00 que les conditions de sa médiation n'étaient pas réunies et que sa mission était terminée.

Jean-François Copé a aussitôt annoncé de son côté à la presse qu'il s'en tenait à l'examen du litige par la commission des recours internes à l'UMP, une instance dont François Fillon, son rival, conteste la légitimité.

"Il n'y a à ce stade pas de médiation en tant que telle, la médiation viendrait plutôt ultérieurement, après la proclamation des résultats par la commission", a-t-il dit, rapporte l'agence Reuters.

L'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, n'a pas résisté à l'envie de dire son mot face à une situation qui tourne au ridicule. Il a fait savoir qu'il s'était entretenu par téléphone avec Alain Juppé et qu'il était "favorable à toute initiative qui peut permettre de régler la situation", a dit son entourage à l'Agence France-Presse.

Dans la matinée, Alain Juppé, président-fondateur du parti en 2002, avait estimé sur Europe 1 qu'il avait "très peu de chances" de réussir et qualifié sa mission de "galère".

"Si nous n'arrivons pas à rétablir la paix, la sérénité au sein du mouvement, nous risquons d'aller vers l'éclatement de l'UMP et qu'est-ce que ça veut dire? Aux prochaines élections municipales, le parti qui arrivera en tête, c'est le Front national", a-t-il dit.

Il proposait la création d'une nouvelle instance de quatre membres sous sa direction, pour sortir de l'impasse, analyser les résultats et proposer une solution dans les quinze jours.

Le résultat proclamé lundi par une commission interne donnait la victoire à Jean-François Copé avec 98 voix d'avance sur plus de 150.000 votants.

Il est apparu ensuite que cette commission avait oublié les votes de trois fédérations d'outre-mer et que leur prise en compte inversait le résultat avec 26 voix d'avance pour François Fillon, selon ce dernier. Les deux camps s'accusent par ailleurs réciproquement de fraudes massives, François Fillon ayant même employé le terme de "mafia".

Aux dernières nouvelles, l'ancien premier ministre, François Fillon, décide de saisir la justice. Le mauvais feuilleton continue...