Bachar al-Assad interviewé par les journaliste de Izvestia... (Xinhua)

Une intervention sur Damas serait « imminente », selon la France

La position de la France est de loin la plus engagée. Les dernières déclarations de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, ne laissent aucun doute, ni sur la culpabilité de Damas dans les bombardements chimiques, ni sur la préparation d’une intervention « de force » en représailles.

« Ce qui parait évident sur la base d’une série de témoignages que nous avons et que d’autres partenaires ont à travers le monde : c’est le massacre chimique », a-t-il déclaré lundi 26 août sur Europe 1. Selon lui, « la responsabilité du régime de Bachar al-Assad parait tout aussi évidente ». Dès lors, toutes les options resteraient « ouvertes » pour une « réponse proportionnée » qui serait prise « dans les jours qui viennent ». L’intervention se passerait d’une position unanime du  Conseil de sécurité de l'ONU, où la Chine et la Russie disposent d'un droit de veto.

C’est précisément le souhait d’Alain Juppé, ex-ministre UMP des Affaires étrangères. « Il faut donc aujourd’hui s’affranchir des blocages onusiens et aider militairement la résistance syrienne. C’est risqué (…) mais la seule alternative, c’est la poursuite du martyre du peuple syrien. Il ne faudra plus, alors, continuer à verser des larmes de crocodile. Il nous restera le silence de la complicité », écrit-il sur son blog.

Paul Quilès, ancien ministre PS de la Défense, estime pour sa part que « les contrôleurs de l’ONU ne vont pas trouver grand-chose et ne seront dans l’incapacité de déterminer l’origine des bombardements ».

Gare à « l’escalade infernale qui pourrait bien embraser toute la région », met en garde Jean-Jacques Candelier, député communiste, Vice-président de la commission de la défense nationale et des forces armées, rappelant que « c’est encore une fois les populations civiles qui vont subir les lourdes conséquences ». Le parlementaire insiste sur la complexité de la situation sur le terrain.

Selon lui, « les démocrates, et les progressistes de façon générale, sont largement débordés par les djihadistes dans le camp de l’opposition au dictateur Bachar Al-Assad ». La situation épouvantable vécue par les civils irakiens dix ans après l’intervention américaine est l’autre argument qui devrait conduire la coalition internationale à s’abstenir de toute opération, explique Jean-Jacques Candelier. « Il faut plutôt travailler à briser l’escalade, à faire stopper les bombardements et à rechercher à tout prix une solution politique », recommande-t-il.